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A1. Domaine Duval Dumanoir
Le 11 septembre 1688, Louis François Bocquet de Romainville, conseiller du Roy , lieutenant civil et criminel au siège royal du Havre de Grâce , fils aîné et héritier de Jean Bocquet lequel était fils de Jean avouait au Comté de Tancarville un héritage de 62 acres 3 vergées sous la redevance de 53 livres 6 sols [1]. Ce beau domaine de plus de 35 hectares correspond approximativement à la ferme que nous appellerons Ferme Lemoine.
La famille Bocquet détenait déjà une partie de ces terres depuis plus d’un siècle comme en témoignent d’autres aveux qui nous permettent de suivre les différents propriétaires qui se sont succédés sur ces terres : - Le 21 janvier 1551, aveu de Nicolas Bocquet, au nom et comme tuteur des enfants mineurs de Jean Bocquet, pour 30 acres de terre en 11 pièces situées sur les paroisses de Saint-Romain et de Saint-Michel. - le 2 juin 1579, aveu de Jean Bocquet fils du précédent pour 52 acres 25 perches [2] (environ 30 hectares) sous la redevance de demi boisseau de seigle, demi boisseau d’orge, 3 livres 7 sols 6 deniers d’argent [3]. - le 27 juillet 1600 aveu de Jean Bocquet, sousage [4], fils d’Etienne qui était fils de Jean , pour 44 acres 2 vergées 15 perches.
1. Jean, d’Harfleur 11. Etienne 112. Jean, de Rouen 1121. Jean, conseiller du roy, lieutenant civil et criminel au siège royal du Havre, 11211. Louis François Bocquet de Romainville, conseiller du roi, lieutenant civil et criminel au siège royal du bailliage, (+) Le Havre 1.03.1726 ; x La Remuée 11.10.1683 Marie Madeleine Adam (+ Le Havre 20.01.1709) ... 112118. Louise Marthe Bocquet de Romainville , dame et patronne de Mauterpus, de Sausseuzemare, ... ° v 1703 ; (+) Le Havre ND 17.09.1764 x Le Havre 24.11.1729 Nicolas Louis Adrien Plainpel, avocat au parlement ; xx Le Havre 10.07.1734 Maître Charles Claude Houssaye (+ Le Havre 20.04.1736)
Les Bocquet appartenaient à une famille de notables havrais . Pendant deux siècles, ils vont vaquer à leurs occupations dans la ville voisine et venir de temps en temps à la campagne pour y goûter un peu de repos et percevoir les fermages de leurs propriétés . La famille Bocquet était l’une des grandes familles de propriétaires de Saint Romain , famille aisée qui savait se montrer généreuse ... et recevoir en retour certaines marques d’honneur. C’est ainsi que le 17 mars 1668 [5], contrat était passé devant Nicolas Lequesne notaire royal d’une donation faite par le curé et les paroissiens « aux sieurs Bocquet père et fils à perpétuité pour eux, leurs hoirs[6], famille, fermiers et leurs domestiques une place du premier banc dans la nef de l’église de St Romain, en reconnaissance des dons et donations par les Sieurs Bocquet à ladite église d’un soleil , un cyboire et plusieurs ornements... » Le domaine des Bocquet consistait en plusieurs fermes exploitées par plusieurs fermiers. L’un d’eux, Sébastien Etiemble, meurt en 1720. L’inventaire après décès [7] rédigé le 13 août 1720 nous apprend qu’il était « décédé sur la ferme et héritage appartenant à M. Bocquet de Romainville sise à Saint Romain de Colbosc » dont il était « laboureur et fermier ». Notons que Sébastien Etiemble gérait aussi les terres appartenant à l’hôpital général du Havre, l’inventaire nous révélant un « acte d’adjudication de la ferme des terres de la chapelle Ste Véronique [8] » daté du 1er décembre 1711. (Voir « D6. Terres de l’hospice »)
Généalogie Etiemble 1. Robert x Marie Godefroy 11. Sébastien ° v 1674 ; + SR 6.08.1720 ; x Suzanne Gille (° v 1667; + SR 21.05.1717); xx SR 18.10.1718 Anne Prudhomme 12. Jean, ° v 1672 ; + St Jean de la N. 1.05.1752 lab. à St Jean de la Neuville ; x Marie Vallée (cm 27.12.1693)
Après la mort de Sébastien, sa femme Anne Prudhomme, ne restera pas veuve très longtemps : cinq mois plus tard, elle épousera Jean Baptiste Méley. On peut supposer qu’elle assuma quelque temps l’exploitation de la ferme. Mais très vite, c’est sa sœur Marie Thérèse qui va prendre la succession avec son mari Pierre Deschamps
Généalogie Prudhomme 1. Jean x Louise Hardy 11. Louis ° ca 1654 ; + SR 2.12.1730 ; x Louise Bertran (+ 1687) xx Grom. 10.11.1687 Michelle Hantier ; y xxx 19.08.1700 Anne Renault 111. Geneviève * ° Grom. ca 1678 ; + SR 20.05.1710 ; x Grom. 8.11.1700 Pierre Lesueur 112. Michel ° Grom. 16.06.1682 ; + Grom. 29.06.1687 113. Nicolas ° Grom. 8.08.1689 ; y + 15.09.1699 114. Marie Thérèse b Grom. ?.03.1691 ; + SR 4.05.1754 ; x SR 24.11.1711 Pierre Deschamps, laboureur 115. Anne ° Grom. 4.03.1694 ; x SR 18.10.1718 Sébastien Estiemble (+ SR 6.08.1720); xx Sainneville 21.01.1721 Jean Baptiste Meley 116. Marie b Grom. 11.09.1695 117. Catherine b Grom. 5.06.1697 118 Louis b Grom. 18.04.1703 ; + Grom. 16.08.1707 * Geneviève Prudhomme, autre sœur, exploitait avec son mari Pierre Lesueur la ferme Debrey (ferme Laffrat). Et ce Pierre Lesueur, veuf en 1710, se remariera cinq mois plus tard avec Marie Deschamps sœur de notre Pierre Deschamps. Le monde rural est ainsi fait ; tout se passe en famille...
Pierre Deschamps va régner sur ce domaine jusqu’en 1731. Lors de l’inventaire dressé après son décès, le notaire s’était transporté le 1er juin 1731 [9] « ... en la ferme et héritage situé en la par. dudit St Romain appt à M. Bocquet de Romainville où ledit Deschamps est décédé et qu’il faisait valloir... ». Parmi les écritures recensées se trouvent des quittances de fermage datées de 1725 à 1731.
Généalogie Deschamps1. Pierre + av 1710 ; x Charlotte Lamidieu 11. Marie ° v 1688 ; + SR 25.10.1768 ; x SM 29.07.1710 Pierre Lesueur (veuf de Geneviève Prudhomme) 12. Pierre, laboureur, ° v 1692 ; + SR 16.05.1731 x SR 24.11.1711 Marie Thérèse Prudhomme (° v 1692 ; + SR 4.05.1754) 121. Pierre, blatier, b SR 10.10.1712 ; + SR 30.09.1771 ; x SR 24.10.1741 Marie Anne Anquetil 1211. Pierre Louis , b SR 27.07.1742 ; + SR 3.11.1744. 1212. Pierre Louis b SR 17.06.1745 ; x SR 4.06.1771 Marguerite Gilles ...
Charles Tocqueville était aussi fermier sur le domaine Bocquet: le 24 avril 1733, son inventaire après décès le dit être décédé « sur une ferme et héritage dont il était fermier et locataire ». Et parmi les écritures trouvées, l’acte mentionne un « écrit de bail fait par Louis François Bocquet de Romainville lieutenant civil et criminel au bailliage et siège royal du Havre audit deffunt Charles Tocqueville d’un héritage assis audit St Romain contenant cinquante acres de terre pour six années commençant à la St Michel mil sept cent vingt six par le prix de huit cents vingt livres par an ...daté du 6 juillet 1725 »... « avec au pied une prolongation pour six années à commencer de St Michel 1732 ... »
Généalogie Tocqueville 1. Charles x Bolbec 13.07.1652 Anne Fouache 11. Charles ° v 1669; x SM 10.02.1699 Anne Le héricher 111. Charles, laboureur, b SM 20.12.1699 ; + SR 29.03.1733; x Sainneville 8.02.1725 Marie Françoise Poignant 1111. Charles b SR 31.05.1725 ; y + 2.06.1725. 1112. Marie Françoise b SR 6.05.1726 ; 1113. Charles b SR 17.09.1727 ; y + 6.10.1728. 1114. Jean François Louis b SR 7.01.1730 (m : Louise Marthe Boquet de Valménil épouse de Mr Plainpel); y + 16.10.1731. 1115. Suzanne b SR 29.03.1732 ; y + 16.07.1733. 1116. Suzanne Françoise , enf posthume, b SR 22.11.1733; y + 17.06.1737. 112. Jean Baptiste b 29.06.1710 12. Marguerite x SR 24.11.1692 Nicolas Aubry
Louis François Bocquet de Romainville meurt en 1726. Sa fille Louise Marthe Bocquet de Romainville, dame et patronne de Maupertus, dame de Sausseuzemare, prend possession de l’héritage. En 1729, elle épouse Nicolas Louis Adrien Plainpel, avocat au Parlement. Notons qu’elle sera l’année suivante maraine de Jean François Tocqueville, fils de son fermier. Nicolas Plainpel décède en 1731. En 1734, sa veuve se remarie avec Charles Claude Houssaye, conseiller du Roy, Lieutenant particulier au bailliage du Havre. Ce dernier était fils de Claude Houssaye, l’un des plus actifs consignataires havrais, associé pendant quelques années à un autre grand consignataire Jacques Duval d’Eprémesnil, ... dont nous allons parler dans quelques lignes.
Le nouveau propriétaire va très vite agrandir le domaine par l’acquisition, dès le 14 avril 1735, d’un « héritage scis en la par. de St Romain consistant en deux cours dont une dans le bourg logée et plantée et l’autre où il n’y a que des arbres fruitiers avec leur fossé , et le surplus dudit héritage consistant en labours , le tout ensemble contenant environ 13 à 14 acres ... » [10] Ce domaine, qui était alors exploité par Jean Baptiste Dudout, était vendu par les héritiers de Jean Baptiste Hantier mort au Havre le 12 avril 1735... deux jours avant la vente par les héritiers !
Généalogie Dudout 1. Nicolas x Françoise Herquier ou Helletier 11. Françoise b SR 5.09.1669 12. Marie b 5.10.1670 13. Jean Baptiste ° v 1676 ; + SR 20.10.1740 ; x SR 6.02.1720 Marie Bobée
Il n’est pas aisé de localiser ces différents terrains : La «table du plan géométral de la parroisse de Saint-Romain » [11] , dans ses articles 10 et 15, mentionne deux cours acquises le 14 avril 1735 des héritiers Hantier : « une maison, cour, jardin, écurie, étables contenant 2 vergées 27 perches (3795 ca environ) , maison occupée par Jacques Du Prey; et « un corps de logis cour et mare le tout occupé par Louis Anquetil contenant 3 vergées 19 perches » (4930 ca environ) .
ADSM; 1 ER 354 Charles Claude Houssaye, qui possède maintenant plus de 40 hectares de terres, meurt en avril 1736. D’après l’inventaire après décès [12] dressé le 24 avril 1736 « à la requête de Louise Marthe Bocquet de Romainville veuve et non héritière de feu Charles Claude Houssaye », le défunt laisse comme seule héritière une fille mineure, la demoiselle Louise Hélène Houssaye [13]
Généalogie Houssaye 1. Claude x Le havre 31.01.1688 Hélène Françoise Toutain 11. Nicolas b 28.12.1688; 12. Hélène b Le Havre 17.08.1690 13. Charles Claude, conseiller du Roy, ° Le Havre ND ?.11.1699 ; + Le Havre 20.04.1736; x Le Havre 10.07.1734 Louise Marthe Bocquet de Romainville (+ 17.09.1764) 131. Louise Hélène, dame de la Marguerite, ° Le Havre 17.09.1735 ; + Le Havre 8.06.1764
L’inventaire désigne la ferme comme étant un « héritage que fait valoir la veuve de Charles Tocqueville à présent femme de Pierre Champion » (Il s’agit de Marie Françoise Poignant).
Généalogie Champion 1. Pierre x Anne Boquerville 11. Pierre, laboureur, x SR 4.02.1736 Marie Françoise Poignant 111. Bernardin Pierre, toilier, b SR 6.03.1736 ; x SR 31.07.1759 Marie Anne Godefroi 112. Suzanne Françoise b SR 3.02.1741 ; (p : Grégoire François Méneust, sergent royal, de Gromesnil) ; + SR 14.09.1741. 113. Claude Emmanuel Martin b SR 18.12.1737 ; y + 25.12.1737. 114. Jean Baptiste Pierre, charpentier, b SR 4.01.1739 ; x SR 5.11.1768 Marie Françoise Déperrest 115. Marie Françoise Catherine ° SR 17.02.1743 ;
L’acte d’inventaire fait état de différentes pièces d’écritures dont un bail fait par Jean Baptiste Hantier à Jean Baptiste Dudout pour 6 ans à partir de St Michel 1721 , et deux prolongations les 21 avril 1727 et 4 mai 1733 ; et une liasse de papiers concernant les fermages de la veuve Deschamps ... L’ensemble des biens possédés par le sieur Houssaye concernait bien plusieurs fermes gérées par plusieurs fermiers. Généalogie Poignant 1. Charles, serrurier, ° v 1669 ; + SR 28.05.1739 ; x Marie Madeleine Dumanoir ou Duneumanoir ou Duneufmanoir 11. Marie Françoise, de SR, ° v 1701 ; + SR 11.12.1780 ; x Sainneville 8.02.1725 Charles Tocqueville (+ 1733) ; xx SR 4.02.1736 Pierre Champion 12. Charles b SR 6.11.1701; + SR 12.08.1707 13 Jean b SR 25.01.1704 (p : Jean Fleurye ; m : Susanne Lemoigne) ; y + 31.08.1704 14. Jean b SR 16.06.1705 (p : Jean Delamare) ; y + 15.08.1705 15. Anne b SR 30.12.1706; + SR 3.01.1707
Mais parmi les différents fermiers que nous avons découverts au travers des écritures, qui exploitait quoi ? Résumons : Sébastien Etiemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1711 ; 1720] (+) Pierre Deschamps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1725 ; 1731] (+) Marie Thérèse Prudhomme veuve Deschamps . . . . [1731 ; 1736 ;
Charles Tocqueville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1726 ; 1733] (+) Marie Françoise Poignant veuve Tocqueville . . . . . [1733 ; 1736] Pierre Champion x Marie Françoise Poignant . . . . [1736 ;
Jean Baptiste Dudout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . [1721 ; 1733 ;
Pas simple !
Louise Héleine Houssaye meurt au Havre le 8 juin 1764. Elle laisse comme héritiers des cousins qui sont Jacques Duval escuyer seigneur d’Epremesnil , conseiller du Roy, demeurant au château de Maréfosse [14] ; Michel Archange Duval Dumanoir, escuyer seigneur de Lisy et autres lieux, demeurant à Paris ; Jean Baptiste Philippe Hay escuyer seigneur de Marfauville, chevau léger de la garde du Roy demeurant en son chateau de Marfauville paroisse du Fontenay , et Philippe Nicolas Aimable Hay frère du précédent. Les quatre héritiers vont rester propriétaires en indivis pendant dix ans, puis, ayant trouvé plus avantageux que le domaine reste dans les mains d’un seul, ils procèdent, le 30 juin 1774, à une licitation au plus offrant. Les biens immobiliers à partager consistaient alors en deux fermes assises à St Romain, l’une de 50 acres environ occupée par Pierre Deschamps, et l’autre d’environ 5 acres et demie occupée par Louis Anquetil. La licitation va adjuger la propriété à Michel Archange Duval Dumanoir pour la somme de 42000 livres [15]
Généalogie Deschamps 1. Pierre + av 1710 ; x Charlotte Lamidieu 11. Marie ° v 1688 ; + SR 25.10.1768 ; x SM 29.07.1710 Pierre Lesueur (veuf de Geneviève Prudhomme) 12. Pierre, laboureur, ° v 1692 ; + SR 16.05.1731 x SR 24.11.1711 Marie Thérèse Prudhomme (° v 1692 ; + SR 4.05.1754) 121. Pierre, blatier, b SR 10.10.1712 ; + SR 30.09.1771 ; x SR 24.10.1741 Marie Anne Anquetil 1211. Pierre Louis , b SR 27.07.1742 ; + SR 3.11.1744. 1212. Pierre Louis * b SR 17.06.1745 ; x SR 4.06.1771 Marguerite Gilles * Il s’agit du fermier cité dans l’acte de 1774, qui avait sans doute succédé à son père Pierre décédé en 1771, lequel avait lui-même pris la suite de son père Pierre que nous avons rencontré plus haut.
Généalogie Anquetil 1. Pierre, d’Epretot, ° v 1674/76 ; + SR 28.03.1741 ; x Gommerville 1.02.1698 Marie Lesueur (+ SR 6.11.1741) 11. Louis , Md laboureur, ° v 1699; + SR 30.07.1756 ; x SR 21.11.1719 Geneviève Fleurie (° SR 11.07.1692) ; xx Graimbouville 18.02.1721 Elisabeth Ono-dit-Biot ... 114. Nicolas Louis * b SR 4.03.1727 ; + SR 19.09.1775 ; x Gommerville 24.01.1758 Anne Téterel 12. Nicolas, laboureur, b SR 30.03.1704 ; y + 12.05.1754 ; y x 3.08.1728 Jeanne Maury ou Mauris ou Maurice 13. Marie x SR 13.10.1722 Jean Dumesnil 14. Guillaume François b SR 27.06.1706 ; y + 25.07.1706 15. Jean ° v 1707 ; + SR 23.04.1710 16. Charles b SR 16.09 .1710 ; y + 24.08.1711. 17. Marie Françoise b SR 24.07.1712 ; 18. Geneviève b SR 1.11.1714 ; 19. Marie Anne b SR 10.01.1717; + SR 11.07.1776 ; x SR 24.10.1741 Pierre Deschamps 19a. Louis b SR 11.08.1719 ; y + 25.10.1719. * sans doute le Louis mentionné dans l’acte de 1774, fils du Louis qui était cité plus haut, beau-frère de Pierre Deschamps. Toujours des affaires de famille !
Le nouveau propriétaire vendra rapidement la plus petite ferme à Jacques Acher qui à son tour, le 5 septembre 1775 [16], en fieffera une partie à Jean Louis François Duval. Cette vente concerne « une masure située audit St Romain édiffiée de maison étable et hangar ... bornée d’un côté au couchant la place du bourg et la rue qui conduit au chemin tendant De St Romain à Lillebonne ; d’autre côté M. Dumanoir... ; d’un bout au nord ledit chemin tendant à Lillebonne et d’autre bout ledit Sr Acher par une portion de ladite masure qu’il se réserve... » La désignation de cette masure permet de la localiser nettement à l’angle des actuelles rues P. N. Bion et Georges Grimm. Mais Michel Archange avait bien d’autres terres ! Le 24 février 1710 [17], Catherine Cavelet fille de Pierre Cavelet Sieur du Herteley , avait vendu 4 fermes à Pierre Le Sommelier (dont la ferme Robert qui avait appartenu à la famille de Goustimesnil, et plusieurs héritages au hameau d’Amontot). Ces biens passeront ensuite aux mains d’Anne Le Sommelier épouse de Jean Bouilling dont la fille Catherine épousera Jacques Duval d’Epremesnil, les biens de ce dernier allant ensuite chez Michel Archange Duval Dumanoir ... A la mort de Michel Archange père, c’est Michel Archange fils, enfant mineur, qui hérite de ces fermes. Il épousera Charlotte Thérèse Boissel, fille de Thomas Boissel, conseiller secrétaire du Roi, Baron de Montville. Ce Boissel était propriétaire du chateau de La Honville dans la commune de Lardy située à 45 km au sud de Paris. « Son gendre Michel Archange Duval Dumanoir a installé à La Honville une fabrique de baïonnettes employant jusqu’à quatre vingt personnes. Il se rendra acquéreur du ci-devant fief de Saint-Vrain et le couple s’installera dans le château qui en dépend. Celui de La Honville sera vendu à des démolisseurs »[18] . Il deviendra baron d’empire et maire de Saint-Vrain . Notre humble commune était vraiment possédée par du beau monde !
Généalogie Duval Dumanoir 1. Michel Archange seigneur de Lisy et autres lieux, x Marie Catherine de Lyonne 11. Michel Archange , comte d’empire, chambellan de Napoléon Ier ; x Charlotte Thérèse Boissel Généalogie Boissel 1. Thomas, écuyer, conseiller secrétaire du Roi, Baron de Montville ° 1723 ; x Marguerite Charlotte de Bonnechose (+ 1830) 11. Thomas Charles Gaston, Baron d’empire, ° 1763 ; + 1832 12. Charlotte Thérèse + 1829 ; x Archange Michel Duval du Manoir, Comte d’empire, Chambellan de Napoléon Ier
Le 18 avril 1782, Marie Catherine de Lyonne veuve de Michel Archange Duval Dumanoir père, tutrice des enfants mineurs, fieffe à Nicolas Lalouette une parcelle de terre qui deviendra la masure de la ferme Acher (voir ferme Acher Talbot) [19] .» On remarquera que les terres qui appartenaient aux Bocquet, Houssaye, puis Dumanoir allaient jusqu’à l’actuelle « rue du Bassin » ; qu’on ne s’étonne pas alors que la petite rue qui partait de la place du marché et filait droit au nord jusqu’à la barrière de cette ferme portait le nom de « rue Houssaye » ; elle prendra plus tard le nom de « rue Pierre Nicolas Bion », instituteur décédé en 1833 après avoir éduqué nos garçons pendant quarante ans. Le 3 août 1782 , une petite partie de la ferme va être vendue [20]. Il s’agit de la parcelle qui sera plus tard cadastrée D 136, d’une contenance de 97 a 20 ca. Elle va être acquise par Louis Marie Lemesle, négociant au Havre, par suite d’une clameur lignagère [21] intentée au nom de son épouse Anne Thérèse Henriette Dérubé contre Mme Marie Catherine de Lyonne veuve de M. Michel Archange Duval Dumanoir tutrice de Michel Archange Duval Du Manoir son fils
En 1800, notre Parisien Duval Dumanoir va se débarrasser de ses possessions normandes. Tout d’abord, deux pièces un peu trop excentrées vont être détachées de la ferme : il s’agit de la parcelle C 606 de 3 ha 45 a 40 a, située au hameau d’enfer, qui va être acquise le 26 prairial VIII (15 juin 1800) par Jean Baptiste Beaufils, cultivateur à Angerville l’Orcher [22] et d’une parcelle située vers le Moulin Rose, contenant 1 ha 70 a, vendue le 3 messidor VIII (22 juin 1800) à Louis Pierre Romain Dubois [23]. Ce même jour 3 messidor VIII, Duval Dumanoir va vendre les cinquante hectares restants à Jean Baptiste Noël (que nous appellerons Jean Baptiste I)
Généalogie Noël : 1. François ° v 1657 ; (+) église SM 9.10.1729 x SR 10.11.1676 Agnès Travers (° v 1654 ; + SM 29.07.1723 ; (+) église 31.07.1723) 11. Louis ° v 1675 ; + SM 8.02.1755 ; huissier ; sergent au bailliage de Montivilliers ; x SM 18.11.1720 Susanne Françoise Gonfray (+ SM 1.12.1777) 111. Louis Charles, Md laboureur ; b St Michel 22.04.1727; y + 28 germ. XII ; x St Vigor 8.11.1757 Marie Anne Barbet (+ St Michel 18 frim. XI) 1111. Louis Jacques cult. à St Michel ; b SM 30.03.1759; + SR 23.10.1835 St Michel ; x La Cerlangue 19.09.1789 Marie Françoise Elisabeth Vimont 112. Jean Baptiste I, cult. à Amontot, Sergent Royal au bailliage de Montivilliers ; b St Michel 15.06.1736;+ SR 23.10.1818 ; x Gromesnil 27.11.1759 Marie Magdeleine Lebrument (+ av 1818). 1121. Susanne Marie Magdeleine b St Michel 30.10.1760; x Epretot 12.07.1791 Charles Emmanuel Lefebvre 1122. Jean Baptiste II , cult. et huissier, ° SR 24.06.1763 ; + St Romain 21.10.1819 ; x Villequier 9 vend. V Marie Adélaïde Bouvier 11221. Jean Baptiste III ° St Michel 20 ventose VI; propr et cult à Gommerville En raison de la multiplicité des Jean Baptiste dans la famille Noël, nous avons cru bon de les numéroter I, II, III.
ADSM; 2E 91/261; notariat Dubois « Michel Archange Duval Dumanoir demeurant à Paris ... vend au citoyen Jean Baptiste Noël, propriétaire et cultivateur demeurant en la commune de Saint-Romain de Colbosc section d’Amontot [24] deux fermes : La première située en la commune de Saint Romain de Colbosc avec extension sur celle de Saint Michel du Haizel contenant tant en masure ainsy bâtie logée close et plantée qu’elle est qu’en terre de labour et plantations environ vingt quatre hectares (quarante deux acres) occupée par Jean Baptiste Delamare. » (C’est la ferme que nous appellerons « ferme Robert ») « La seconde située en ladite commune de Saint Romain de Colbosc contenante ... environ vingt six hectares huit ares soixante centiares (quarante six acres). Cette ferme est occupée par Joseph Augustin Delamare »(C’est la ferme que nous appellerons « ferme Lemoine ») L’acquéreur devra entretenir la jouissance de Jean Baptiste Delamare jusqu’au huit vendémiaire an douze et celle de Joseph Augustin Delamare jusqu’au huit vendémiaire an quinze »[25]. Le 15 novembre 1802, il accordera un nouveau bail à Jean Baptiste Delamare pour une durée de six années.
Généalogie Delamare 1. Guillaume x Marie Daniel (+av 1688) 11. Guillaume + av 1734 ; x La Remuée ?.06.1688 Anne Fondimare (+ av 1734) 111. Jean * , de Gromesnil, ° v 1693 ; + Grom. 28.05.1734 ; x (cm 2.08.1719) Catherine Yves (° v 1667 ; + 1742) 1111. Jean Baptiste ** , lab., b SM 16.04.1722; + SR 28.06.1760; x Grom. 16.07.1743 Catherine Bénard (+ av 1780) 11111. Catherine Elisabeth b Grom. 12.04.1745; y + 27.06.1746 11112. Marie Catherine b Grom. 1.04.1747 ; y + 14.04 .1747 11113. Jean Baptiste , lab, b Grom. 1.03.1748 ; + SR 18.03.1807 ; x SR 9.02.1779 Marie Rose Deschamps 11114. Elisabeth Catherine b Grom. 17.08.1749; + SR 6.02.1821 amontot; x SR 8.10.1771 Louis Rihal *** 11115. Joseph Augustin , de SR, Md lab, ° SR 13.12.1751 ; + SR 17.08.1830 ; x SM 21.02.1786 Marie Anne Thérèse Quertier (+ SR 29.12.1829) 11116. Marie Françoise Rose ° SR 7.08.1757 ; x SR 28.11.1780 Jean Bte Beaufils *** Les Delamare, une grande famille de laboureurs : * Jean Delamare était le fermier de la ferme « Collet-Anquetil » , à Gromesnil, de 1727 à 1734 ** Jean Delamare fils avait succédé à son père à Gromesnil avant de devenir le fermier de la famille Duval-Dumanoir sur un domaine à Amontot que nous désignerons sous le nom de « ferme Duparc » (voir ci-dessous). Délit d’initié ?: ses deux fils (Jean Baptiste et Joseph Augustin) s’étaient alors établis sur deux autres fermes du même propriétaire. *** Louis Rihal avait succédé à Jean Delamare sur la ferme d’Amontot appartenant à Mme Dumanoir, **** Jean Baptiste Beaufils était l’acquéreur de la parcelle de 3 ha ½ située au hameau d’enfer (voir quelques lignes ci-dessus)
Mais ces deux grosses fermes, comme nous l’avons vu plus haut , n’étaient pas les seules possessions du sieur Duval : Le 5 messidor VIII, il vendra une autre ferme située sur la route de La Remuée, ferme que nous appellerons « Ferme Duparc ». Cette propriété de plus de 18 hectares sera acquise par Marie Josèphe Victoire Delaunay demeurant à Paris. Et le premier complémentaire VIII, c’est une ferme de 49 hectares, domaine très important pour l’époque, qu’il vendra à Jacques Le Roux, propriétaire aux Trois Pierres ; cette ferme, n’est autre que la ferme d’Amontot que nous appellerons « ferme Dutot » . Elle était alors occupée par Jean Baptiste Noël père, celui qui vient de s’offrir les fermes « Robert » et « Lemoine ».
Jean Baptiste Noël d’Amontot (c’est ainsi qu’est souvent désigné Jean Baptiste I dans les documents d’archives) va régner sur ce domaine pendant presque vingt ans. Le 20 mars 1811, il acceptera de vendre à la commune une petite portion de terrain pour y établir un nouveau cimetière [26]. Cette parcelle, de 28 a 08 ca, sera prise à l’extrémité ouest de ses labours, bornée au sud par le chemin de Saint Romain à Lillebonne par les marelettes (actuelle rue G. Grimm), à l’est par le surplus des terres de Noël , à l’ouest et au nord par une sente à cheval . La commune prendra aussi ladite sente mais sera tenue de refaire un chemin bordure est de son terrain. Le cimetière sera alors borné au nord et à l’ouest par le fossé de la masure Acher (Voir « ferme Acher-Talbot ») Ce second cimetière que nos anciens Saint-Romanais appelaient le « vieux cimetière » sera agrandi de 320 m2 en 1851(voir plus loin), puis de 1500 m2 en 1878 suite à la vente de la ferme Talbot ; il fut fermé aux inhumations le 31 mars 1923 et desaffecté définitivement le 22 janvier 1958. La caserne des pompiers et un parking public ont pris possession des lieux.
C’est en 1813 que va commencer le processus de démembrement de cette vaste propriété. En effet, par testament en date du 18 mai 1813 [27] , Jean Baptiste Noël I lègue , partie à titre de préciput et partie à titre de partage, la première ferme alors occupée par Jean Baptiste Le Cacheux à son fils aîné Jean Baptiste Noël II, cultivateur à St Michel, et la deuxième ferme, « occupée par moy à cause de mon pavillon et de mon jardin qui en dépendent et par Joseph Augustin Delamare pour le surplus » à son troisième fils Benjamin Aimé Noël qui devra abandonner à sa sœur Félicité épouse Leboullenger environ un quart de la superficie des terres qui lui sont attribuées. L’acte semble accréditer la thèse que Jean Baptiste avait quitté la ferme d’Amontot et résidait maintenant dans cette ferme, vraisemblablement dans le pavillon habité maintenant par Georges Legay. Quant à son fils Jean Baptiste II, il exploitait la « ferme Féraille » proche de la route de La Remuée. Le 28 février et le 6 juin 1818, Jean Baptiste louera pour une période de neuf années la parcelle C 59 (2 ha 83 a 70 ca) à Louis Déperrest, cult et charpentier [28] et la parcelle D 97 à Louis Alexandre Guéroult. Ces deux parcelles étaient exploitées en 1813 par son fils Alexandre Adolphe Noël . Le morcellement va devenir effectif cinq ans plus tard lorsque Jean Baptiste I meurt le 23 octobre 1818. Tous les enfants héritiers ayant « accepté ledit testament dont ils consentent la pleine et entière exécution » [29] , Jean Noël II devient propriétaire de l’ensemble de la « ferme Robert », soit 24 ha 29 a 88 ca ; Benjamin Aimé reçoit la masure de la « ferme Lemoine » et les terres avoisinantes, soit 18 ha 72 a 42 ca (le cadastre donne 18 ha 04 a 30 ca); et Félicité se voit attribuer 6 ha 24 a 14 ca (le cadastre donne 6 ha 09 a 40 ca) de terres à prendre « à l’extrémité au levant du grand clos... le long des terres du Sieur Beaufils et de l’hôpital du Havre » Arrêtons nous quelques instants sur cette famille Noël que nous allons souvent côtoyer au hasard de notre promenade de ferme en ferme. La lecture complète du testament dont nous venons de parler montre à l’évidence que Jean Baptiste Noël était, au début du 19ème siècle, l’un des grands propriétaires fonciers de l’actuelle commune de St Romain. En effet, outre les trois terrains ci-dessus mentionnés et qui totalisent près de 50 hectares, on note encore des biens légués à ses autres enfants : à Marie Madeleine Noël épouse de Charles Lefebvre, 2 ha 55 a 33 ca de terre à St Vigor et une grande maison à St Romain place du marché (il s’agit du terrain sur lequel se dresse maintenant un pavillon appartenant à M. Dubuc et occupé par l’association du Château Joli); à Victoire épouse de Jean Jacques Abraham , une masure à La Cerlangue et trois pièces de terre sur les communes de St Romain et St Michel cadastrées C 59 et D 97 et totalisant 3 ha 68 a 76 ca; aux enfants de Marie Rosalie décédée épouse d’Antoine Lesage, la « ferme St Jacques du Val Hulin » à St Vigor de 13 ha 61 a 76 ca ; et à Agnès épouse de Guillaume Vallée de Prémare, une ferme à Oudalle de 9 ha 64 a 58 ca. Toute la famille Noël avait étiré ses tentacules sur notre commune et même sur les communes voisines: Louis Noël, frère de Jean Baptiste I, possédait la ferme du Haisel et de nombreux terrains sur St Michel ; un autre Jean Baptiste Noël (mais faisait-il partie de la même famille ?) sera propriétaire de la ferme des Lombards, de la ferme de la Maladrerie route nationale, de la « ferme Lecourt » au hameau d’enfer...
Généalogie Noël (suite) : 112. Jean Baptiste I, cult. à Amontot, Sergent Royal au bailliage de Montivilliers ; b St Michel 15.06.1736;+ SR 23.10.1818 ; x Gromesnil 27.11.1759 Marie Magdeleine Lebrument 1121. Susanne Marie Magdeleine b St Michel 30.10.1760; x Epretot 12.07.1791 Charles Emmanuel Lefebvre 1122. Jean Baptiste II , cult. et huissier, ° SR 24.06.1763 ; + St Romain 21.10.1819 ; x Villequier 9 vend. V Marie Adélaïde Bouvier 11221. Jean Baptiste III ° St Michel 20 ventose VI; propr et cult à Gommerville 1123. Marie Françoise Victoire ° SR 4.08.1764 ; x SR 26.10.1790 Jean Jacques Abraham 11231. Victoire Isabelle Abraham, x Jean Baptiste Augustin Lemettais pharmacien à Yvetot 1124. Marie Françoise Félicité ° SR 6.11.1765 ; x Leboullenger ; demeure à Fréville 1125. Alexandre Adolphe , 2e fils ; ° SR 4.02.1767 ; y + 23.02.1830. 1126. Marie Rosalie ° SR 5.06.1768 ; + av 1813 ; x St Michel 22.11.1791 Antoine Benoit Le Sage 1127. Adélaïde Félicité ° SR 1.07.1772 ; 1128. Marie Agnès ° SR 21.01.1774 ; y x 20 Thermidor X Guillaume François Vallée de Prémare 1129. Benjamin Aimé , 3e fils ; ° SR 16.04.1780 ; cult à Blacqueville
Et comme l’aisance conduit toujours vers la notabilité, on verra les Noël occuper des postes de responsabilité dans notre commune : Dès le 7 octobre 1787, lors de la première assemblée de la paroisse de St Romain siégeant sous le clocher de l’église, Jean Baptiste Noël était élu syndic. Deux ans plus tard, lorsque les paroisses furent remplacées par les municipalités, il fut détrôné par Louis Romain Dubois qui devint le premier maire de notre commune. Mais après la chute de Robespierre le 9 thermidor 1794, pour faire peau neuve après le régime de la terreur qui avait sévi sur tout le pays, les municipalités furent dissoutes et de nouveaux édiles furent nommés. C’est ainsi qu’à St Romain, le 4 nivose II (10 décembre 1794), Jean Baptiste Noël , l’ancien syndic , était installé dans les fonctions de maire succédant à Jean Louis Delabardouillère la Prairie . Il restera à ce poste jusqu’au 18 brumaire IV, date à laquelle les municipalités furent remplacées par des administrations cantonales. Louis Charles Noël, frère de Jean Baptiste, avait un fils qui devint maire de St Michel du Haisel en 1820 ; il l’était toujours en 1824 lorsque cette commune fut rattachée à celle de St Romain dont il devint alors l’un des conseillers municipaux. Les femmes aussi, parfois, avaient droit à un peu de notoriété : c’est ainsi que Suzanne Françoise Gonfray, mère de Jean Baptiste, avait été en 1729 maraine de la cloche de St Michel ; et un demi-siècle plus tard, c’est Suzanne Madeleine, sa fille aînée , qui gravait son nom dans l’airain de la cloche de La Cerlangue quelques années avant la révolution. Notons aussi que Louis Noël et Suzanne Gonfray, parents de Jean Baptiste, ainsi que François et Agnès Travers ses grands parents n’avaient pas été inhumés dans le cimetière de St Michel mais dans l’église, honneur réservé aux notables. Et que Charles Noël, autre enfant de François, avait eu comme maraine, en 1682, Marie Françoise Crosnier épouse d’Adrien de Beschard, escuyer, Seigneur de Collebosc
Le grand domaine Bocquet-Houssaye-Dumanoir-Noël est maintenant définitivement coupé en deux. Nous allons donc pouvoir visiter séparément la ferme Robert et la ferme Lemoine.
Propriétaires successifs avant 1818 : enfants mineurs de Jean BOCQUET...................................................................1551 Jean BOCQUET fils Nicolas ..............................................................................1579 Jean BOCQUET fils d’Etienne ...........................................................................1600 Louis François BOCQUET DE ROMAINVILLE ........................................................1688 ; 1726] (+) Louise Marthe BOCQUET DE ROMAINVILLE .......................................................[1726 ; 1729] Nicolas Louis Adrien PLAINPEL (x Louise Marthe Bocquet) ...................................[1729 ; 1733] (+) Louise Marthe BOCQUET (veuve de Nicolas Plainpel) ..........................................[1733 ; 1734] Charles Claude HOUSSAYE (° 1699 ; x Louise Marthe Bocquet) ............................[1734 ; 1736] (+) Louise Héleine HOUSSAYE (°1735 ; fille mineure de Charles) ............................... [1736 ; 1764] [+) Duval d’Epremesnil, Duval Dumanoir, J.Bte et Philippe Hay ...................................[1764 ; 1774] Michel Archange DUVAL DUMANOIR (x Marie Catherine de Lyonne) ........................[1774 ; Marie Cath. de Lyonne, tutrice des enfants mineurs du précédent .................................; 1782 ; Michel Archange DUVAL DUMANOIR fils (x Charlotte Boissel)............................... ; 1800 ] Jean Baptiste NOËL (° 1736 ; x Marie Madeleine Lebrument) ................................[1800 ; 1818] [1] ADSM. 1 ER 129 ; folios 116 à 125, et 1 ER 212 liasse B29 [2] Avant l’institution du système métrique, les mesures agraires utilisées étaient l’acre, la vergée et la perche. L’acre valait 4 vergées et la vergée 40 perches. Ces mesures variaient légèrement avec les provinces. Pour le pays de Caux, on peut utiliser les conversions suivantes : 1 acre = 5675 centiares ; 1 vergée = 1418,75 ca ; 1 perche = 35,47 ca. [3] Anciennes monnaies : 1 livre = 20 sous (ou sols) ; 1 sou = 12 deniers [4] En vieux Français : équivalent de mineur [5] Cet acte est mentionné dans l’inventaire après décès de Charles Claude Houssaye, 2E 91/184 [6] Hoirs : vieux terme pour désigner les héritiers. [7] ADSM. 2E 91/181 ; notariat Robert Preudhomme [8] La chapelle Ste Véronique était la chapelle de la maladrerie, située en direction du hameau d’enfer, qui disparut en 1961 victime d’un incendie. [9] ADSM. 2E 91/183 ; notariat Preudhomme [10] ADSM. 2E 70/538 ; notariat Dorey et Côté au Havre, et 2E 91/222 ; notariat Preudhomme à St Romain [11] ADSM. 1 ER 354 [12] Inventaire après décès : cet acte dressé par un notaire dans la maison d’un défunt était un acte très fréquent il y a deux siècles. Souvenons-nous qu’à cette époque, les gens mouraient assez jeunes laissant souvent des enfants mineurs ; et on se remariait rapidement, engendrant d’autres enfants du nouveau lit. Il était alors indispensable de faire appel à un notaire qui venait « procéder à l’inventaire description et répertoire des biens meubles , cidres, futailles, grains, bestiaux, harnois, ... » et ce « ... pour la conservation des droits et intérests desdits mineurs ... ». Cet acte est encore un document très riche pour les historiens car il énumère tous les objets trouvés dans la maison et dans chaque batiment de la ferme, et les pièces d’écritures en papier ou parchemin concernant les contrats de mariage, les acquisitions de biens, les baux,...Il fournit aussi de nombreux renseignements généalogiques. [13] ADSM. 2E 91/184 ; notariat Preudhomme [14] Notons que Jacques Duval d’Epremesnil n’était pas un inconnu dans notre région. Il possédait quelques terres sur nos paroisses dont le domaine de Maréfosse. Né à Pondichéry en 1745, il fut commandant général des établissements français aux Indes Orientales. Demeurant en France sous la terreur, il essaya de s’enfuir mais fut arrêté en son parc de Maréfosse et guillotiné à Paris le 22 avril 1794. [15] ADSM. 2E 91/235 ; notariat Dubois. [16] ADSM ; 2E 91/236 ; notariat Dubois [17] ADSM ; 2E 91/127 ; notariat Prudhomme [18] Site internet « www.ville-lardy.fr/La-Honville » [19] ADSM. 2E 91/243 ; notariat Dubois [20] ADSM. 2E 70/644 ; notariat Dorey et Costé au Havre [21] Dans le droit normand, les biens immobiliers devaient le plus longtemps possible rester dans les mains d’une même famille. Lors des successions, ils étaient dévolus au fils aîné (les filles avaient peu de droits car elles ne transmettaient pas le nom !) . Si un propriétaire vendait une terre à quelqu’un d’une autre famille, les parents avaient le droit, dans un délai d’un an, d’aller en justice par « clameur lignagère » et de reprendre à leur compte le bien vendu en remboursant intégralement celui qui en avait été l’acquéreur. C’est ce qui s’appelait un retrait lignager. Ce droit offrait une ultime possibilité de conserver un patrimoine dans le même lignage.
[22] ADSM. 2E 91/261 ; notariat Dubois [23] ADSM. 2E 81/219 ; notariat Lefèvre à Montivilliers [24] Jean Baptiste Noël était alors le fermier de la « ferme Dutot ».Il devait sans doute y habiter. [25] ADSM. 2E 91/261 ; notariat Dubois [26] ADSM. 2E 91/280 ; notariat Dubois [27] ADSM. 2E 91/284 ; notariat Dubois [28] ADSM. 2E 91/294 ; notariat Dubois [29] ADSM. 2E 91/295 ; notariat Dubois ; 20.11.1818 et 29.12.1818 |