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A6. Ferme Debray
En 1733, Jean François de Masseilles, escuyer, Sieur de la Cour Fortin, possédait ce domaine de 30 acres (environ 17 hectares) sur St Romain et Gromesnil. Il était fils de Jean qui avait avoué ces terres au comté de Tancarville le 12 mai 1663, lequel Jean était fils et héritier de Gabriel de Masseilles aussi escuyer et Sieur de la Cour Fortin. Et auparavant, ces terres étaient avouées le 13 avril 1548 par un autre Jean de Masseilles, le 20 juin 1566 par Nicolas de Masseilles fils aîné de Jean, et le 21 juillet 1579 par un autre Nicolas frère du précédent, Sieur de Norville.[1] Et remontant encore plus avant dans le temps, on découvre un aveu de Mahiet de Norville rendu le 6 juillet 1462 pour ces mêmes terres. C’est dire si ce domaine était bien enraciné dans cette famille. Noble famille que nous avons déjà rencontrée au chapître "Ferme Candon-Guéroult". Les de Masseilles habitaient en la paroisse de Saint-Laurent de Brévedent. Leur titre de noblesse avait été confirmé le 10 avril 1667, et maintenu le 12 novembre 1670 avec leurs armoiries « de gueules, à la fasce échiquetée d’argent et de sable de quatre tires, accompagnée de sept fuseaux rangés d’argent »
Parmi les pièces qui constituaient ce domaine, nous notons dans l’aveu du 13 avril 1548:
(ADSM; 1 ER 8; Terrier du Comté de Tancarville)« La première piècce pour masure édiffiée avec place de coullombier à pied et ainsi plantée qu’elle est conten(ant) une accre ou envyron assise en lad. parroisse de Gromesnil bourne d’un costé Jehan Fleurye et Jehan Hantier d’aurtre costé led. tenant antiennem(ent) Jehan Fortyn, d’un bout le chemyn tendant de Sainct Romain à Sainct Michel et d’autre bout led. tenant à cause des héritaiges qu’il tient du s(eigneu)r de Gromenil et au chemyn tendant dud. Sainct Romain aud. Gromesnil et Robert Durant de ... » [2] Cette masure est la cour que nous appellerons « cour Laffrat » [3] Bien sûr, notre noble propriétaire mettait ses terres en location. Ainsi, le 30 juillet 1714, l’inventaire après décès de Jean Berthelot [4] stipulait un « bail fait par ledit Sr de Masseilles audit Berthelot dudit héritage où il est décédé contenant trente et un acres de terre ou environ pour six années commencées du jour de St Michel dernier par le prix de trois cent quarante livres par an outre les charges ... ». Ce bail , daté du 17 juin 1712, place donc Jean Berthelot comme fermier de 1711 à 1714. Mais le même Berthelot travaillait déjà pour notre écuyer si on se réfère à une autre écriture mentionnée dans le même inventaire :
(ADSM; 2E 91/180; notariat Preudhomme) Trois pièces d’escriture en papier, la p(remiè)re est une q(uittan)ce de neuf cent livres signée dud(it) Sr de Masseilles et par luy deslivrée aud(it) deffunt Berthelot pour trois années de la jouiss(an)ce q(u’i)l auroit eue de son héritage de St Laurent de Brévedent et le tient quitte des sumissions du bail lad(ite) q(uittan)ce étant ... dattée du p(remi)er 8bre mil sept cent traize
Il semble alors que Jean Berthelot entretenait précédemment les terres du Sieur de Masseilles situées sur sa propriété de St Laurent avant de venir finir ses jours sur la « ferme Debray » de Gromesnil. Jean Berthelot à St Laurent ? Rien d’étonnant car son contrat de mariage le dit être originaire de St Martin du Manoir
Généalogie Berthelot 1. Jean x Marie Goupil 11. Jean x (cm 9.11.1653)Héleine Bénard 111. Jean + 1714 x (cm 12.04.1695) Marguerite Sorel
Avant ledit Berthelot, ces terres étaient sans doute exploitées par Pierre Persac . En effet, le 12 juillet 1710, Jean de Masseilles, escuyer sieur de la Cour Fortin, vendait à Jean Bignet une pièce de terre de 3 acres 1 vergée, l’acte précisant que « ledit sieur Bignet souffrira la jouissance de Pierre Persac fermier et tenant l’héritage dudit sieur de la Cour Fortin en la parroisse de Gromesnil jusques au jour de St Michel prochain ...»
Généalogie Bignet 1. Alexandre, de La Cerlangue , chirurgien, ° ca 1631 ; x Marie Lefebvre (+ av 1686) ; xx Grom. 21.05.1691 Anne Joran 11. Jean, bg du Havre, archer de M. le visbailly, ° v 1657 ; + SR 14.03.1714 ; (+) église ; x Marie Leguillon (+1699) 111. Marie ° Grom. v 1676 ; y + 30.09.1682 ; (+) église 112. Jean ° ca 1680 ; + Grom. 9.09.1737 ; avocat au bailliage de Caux ; élu en l’élection de Montivilliers ; x Grom. 28.07.1708 Elizabeth Hérault ; y xx 3.09.1714 Catherine Marguerite Lamy de St Vincent
Généalogie Persac 1. Pierre, laboureur, x Gromesnil 27.06.1679 Marie Daniel 11. Pierre b Grom. 11.04.1680 ; + Trois Pierres ; x Grom. 12.08.1698 Marie Hélène de Béchard (+ 1701) ; xx 1701 Marie Madeleine Leménager ; xxx Trois Pierres 8.03.1734 Anne Poisson ... 19. Jean ° Grom. 26.09.1691; x St Aubin 24.11.1716 Marguerite Ledan 191. Jacques , laboureur, ° v 1728 ; + Trois Pierres 10.04.1783 ; x Gainneville 17.09.1764 Marie Emmanuelle Baudouin 1911. Emmanuel Batilde ° 30.01.1766 1912. Jacques Ambroise ° 23.01.1768 1913. Jean Baptiste ° Gainneville 11.02.1770 ; + Montivilliers 5.11.1858 ; x Marie Marguerite Lefrançois
Le 3 octobre 1727 va disparaître un autre exploitant de cette ferme, Pierre Lesueur, dont l’inventaire après décès dressé cinq jours après sa mort mentionne quelques pièces d’écritures dignes d’intérêt [5] :
(ADSM; 2E 91/182; notariat Preudhomme) « Une liace en papier contenant trois pièces La première est [_] un escrit de bail fait par jean francois de masseilles esc. Sr. de la cour fortin aud(it) deffunt p(ier)re Lesueur dud(it) heritage où il est décédé contenant trente acres de terre par cinq cent livres par an en outre les charges et sumissions référées aud(it) bail en datte soussignature privée du quinze d’avril Mil Sept Cents vingt Cinq et est aussy donné alouage par led(it) bail une petite maison [6] scise dans lenclos dud(it) heritage »
Généalogie Lesueur 1. Pierre Nicolas b SR 23.10.1633; + av 1700 ; x Madeleine Haquet 11. Pierre ° v 1675 ; + Grom. 3.10.1727 ; y x 8.11.1700 Geneviève Preudhomme ; xx SM 29.07.1710 Marie Deschamps 111. Geneviève b SR 12.10.1701 ; y + 22.08.1703 112. Marie Anne b SR 24.09.1702 113. Marguerite b SR 3.07.1704 ; y x 6.02.1725 Thomas Laray xx Pierre Tréhet 114. Pierre ° ?; + SR 30.07.1707 ; y + 13.08.1711. 115. Nicolas b SR 22.05.1708 ; 116. Pierre b SR 10.10.1709; y + 15.01.1710. 117. Pierre b SR 13.08.1711 ; y + 20.08.1711. 118. Marie Jeanne b SR 20.12.1712 ; y x 27.01.1733 Louis François Ledain ; xx St Vigor 15.07.1737 Guillaume Desgenétais 119. Marie Anne b SR 25.10.1714 ; 119a. François b SR 22.03.1717 ; y + 14.06.1718. 119b. Hipolite (fille) b SR 25.04.1719; y + 10.09.1720. 119c. Marie Catherine b SR 14.04.1721 ; y x 16.05.1747 Jean Linard 119d. Louis ° SR 9.01.1724 ; 119e. Pierre b Grom. 6.03.1728 ;
Le 30 décembre 1733 [7], Jean François de Masseilles loue cette ferme pour neuf années, de St Michel 1735 à même date 1744, à Marie Deschamps veuve de Pierre Lesueur . Le contrat de bail précise que la veuve Lesueur, qui en était déjà locataire et fermière, devra continuer à en faire sa résidence.
Généalogie Deschamps 1. Pierre + av 1710 ; x Charlotte Lamidieu 11. Jean ° v 1684 ; + SR 9.08.1710; y x 22.01.1707 Anne Collebosc 12. Marie ° v 1688 ; + SR 25.10.1768 ; x SM 29.07.1710 Pierre Lesueur 13. Pierre *, laboureur, ° v 1692 ; + SR 16.05.1731 ; y x 24.11.1711 Marie Thérèse Preudhomme (° v 1692 ; + SR 4.05.1754) 131. Pierre, blatier, b SR 10.10.1712 ; y + 30.09.1771 ; y x 24.10.1741 Marie Anne Anquetil 132. Jean Baptiste b SR 17.01.1714 ; y + 12.02.1714. 133. Louis b SM 1.09.1715 ; x SR 24.09.1754 x Madeleine.Gille 134. Anne b SR 27.04.1716 ; y + 31.01.1735 135. Jean b SM 6.11.1720; + SR 1.09.1751. 136. Marguerite b SM 16.11.1723 (p : Guill. Noël) ; x SR 25.07.1747 Nicolas Desavis ; y xx 26.04.1764 Guillaume.Ledain * Ce Pierre Deschamps, frère de Marie, était le fermier du domaine « Bocquet de Romainville »
Le domaine va rester dans la famille de Masseilles jusqu’au 8 août 1736, date à laquelle Jean François le vendra à Guillaume de Boissel, escuyer, Seigneur de la Hérengère, conseiller secrétaire du Roy, maison et couronne de France et de ses finances, et receveur des tailles de l’élection de Montivilliers [8]. Ce nouveau venu parmi les propriétaires de notre commune était à l’origine un drapier elbeuvien. Alain Becchia nous le présente dans son ouvrage « La draperie d’Elbeuf des origines à 1870 » et certaines de ses remarques méritent d’être rapportées ici : « Les drapiers achètent et revendent une quantité impressionnante de biens immobiliers... La terre est tout à la fois une valeur refuge, voire un investissement... Elle apparaît comme un facteur d’honorabilité, d’ascension sociale, parfois d’anoblissement ... Le cas le plus explicite reste celui de Guillaume Boissel. Le 16 juin 1722, il commence par acquérir la seigneurie de la Harengère... Il obtient des lettres de noblesse et se donne un blason... Il signe désormais Guillaume de Boissel , seigneur baron haut justicier de Routot, la Harengère et autres lieux. » Un dictionnaire des familles françaises [9] nous apprend qu’il fut en effet pourvu, en 1730, de la charge anoblissante de conseiller secrétaire du Roi au Grand Collège. Son fils Thomas lui succéda dans cette charge en 1754 et mourut sans postérité. La charge revint alors à un autre Thomas, proche parent, seigneur de Monville, dont la fille Charlotte épousa Michel Archange Duval du Manoir ... que nous avons eu l’occasion de rencontrer dans le chapitre de la « Ferme Bocquet-Houssaye ». Le monde est petit ! Mais Guillaume de Boissel ne profitera pas longtemps de sa nouvelle acquisition : à la mort de Jean François de Masseilles, il y aura reprise [10] du bien par son frère héritier Claude François de Masseilles [11], lequel le revendra le 20 décembre 1738 : « Claude François de Masseilles escuyer Sieur de la Cour fortin demeurant à St Laurent de Brévedent seul hérittier de Jean Baptiste François De Masseilles escuyer Sr de la Cour fortin son frère vend à Jean Debrey directeur du change du Roy pour le bourg dudit St Romain , y demeurant , une ferme et héritage à Grosmenil et Saint Romain consistant tant en masure logée et plantée que terre labourable au nombre de trente acres ou viron tout et autant qu’il en apartient au dit Sieur de Masseilles vendeur et que le dit feu sieur de Masseilles son frère en auroit vendu à Monsieur Guillaume de Boisset escuyer Seigneur de la Hérangère ... par contrat passé devant les nottaires royaux en la ville dudit Montivilliers le 8.08.1736 et que ledit Sr de Masseilles vendeur en auroit retiré et remis en ces mains par le contrat passé avec ledit Sr de Boisset devant les mêmes notaires audit Montivilliers le 18.02.1737 ... » [12]
Le nouvel acquéreur, Jean Debrey, détenait des fonctions importantes dans la paroisse : il est dit « directeur du change du Roy », mais était également Président au grenier à sel d’Harfleur et avait le titre (toujours très honorifique !) de conseiller du Roy. Son père , Louis Debrey, décédé en 1714, avait été inhumé dans l’église de St Romain, signe évident d’une certaine respectabilité.
A la mort de Jean Debrey survenue en 1767, le domaine passera dans les mains de son neveu Jean Fleurye fils de sa soeur Marguerite, marchand demeurant à Saint-Romain. Lorsque Jean Fleurye avouera à son tour ce bien au comté de Tancarville, la première pièce sera décrite comme étant une masure édifiée de maison et plantée ainsy qu’elle est avec place de colombier à pied non édifié [13]
Généalogie Debrey (ou Debray) 1. Louis b SR 26.06.1645 ; y + 6.09.1714 (+) église; y x 7.11.1672 Marie Pellevillain ou Levillain (° v 1651 ; + SR 1.10.1721) 11. Marguerite b SR 26.11.1673 ; y + 30.10.1753 ; y x 28.11.1705 Jean Fleurye 12. Marie b 5.12.1677 ; 13. Nicolas b 5.11.1679 ; 14. Marie b SR 8.04.1682 ; y + 13.09.1683 15. Louis b SR 1.06.1685 ; y + 23.01.1710 ; (+) église16. Jean b SR 14.11.1688 ; + Grom. 16.12.1767 ; conseiller du Roy, Président au grenier à sel d’ Harfleur. 17. Anne b SR 13.01.1693; y + 23.01.1694 18. Pierre ° SR 9.03.1696 ; y + 22.06.1710 ; (+) église
Généalogie Fleurye 1. Jean x Marie Marthe Fleurie 11. Jean b SR 22.01.1671 ; y + 8.01.1745; y x 28.11.1705 Marguerite Debrey 111. Jean , Md laboureur, marguillier de l’église ; ° SR 12.04.1709; y + 26.05.1782 ; y x 27.11.1731 Françoise Lemoine (+6.04.1750) 1111. Guillaume, lab, ° SR v 1735 ; + Grom. 24.04.1806 ; x SR 22.11.1768 Marie Madeleine David (° Yébleron v 1745 ; + SR 26.11.1792) 11111. * Marie Madeleine Sophie ,° Grom. 14.10.1773; + 1834; x 30 nivose VII Jacques Philippe Duvrac ... 1112. Anne Françoise ° v 1738 ; + Grom. 15.06.1807 ; x SR 17.10.1769 Jacques Ambroise Lalouette 1113. Jean Baptitste Fleurye, député à l’Assemblée Nationale en 1789 ; ° SR 22.07.1745 ; + Montivilliers 1804 ;
Jean Fleurye meurt en 1782. Son fils Guillaume Fleurye va prendre possession de l’héritage. Guillaume Fleurye était le frère aîné de Jean Baptiste Fleurye, député du baillage de Caux à l’assemblée nationale en 1789, puis juge au tribunal civil du Havre, enfin président du district de Montivilliers. Guillaume est un riche propriétaire foncier qui régne sur une grande partie des terres de la commune de Gromesnil et du nord-ouest de St Romain. Il se fera construire une belle demeure en 1789 laissant sur les cheminées ses initiales et la date de construction de l’édifice
Cet immeuble, complètement rénové, est devenu en 2002 le siège de la Communauté de Communes de Saint-Romain-de-Colbosc. Cette rénovation a provoqué, hélas, la disparition des cheminées et de leurs ferrures.
La « maison de maître » de la ferme, avant sa transformation. En 1799, Marie Madeleine Sophie Fleurye, fille de Guillaume, épouse Jacques Philippe Duvrac, un autre gros propriétaire foncier de l’Eure, qui se trouva bientôt, à la mort de son beau-père en 1806, à la tête d’un domaine encore plus vaste. Sur Saint Romain, il possédait 53 hectares d’après le cadastre de 1823, domaine constitué entre autre des trois fermes dont nous allons maintenant parler, de fermes plus modestes au Frescot, au hameau d’enfer et au fond de St Michel, et de beaux labours au val Budel et vers la ferme des Lombards.
Généalogie Duvrac 1. Pierre x Marie Madeleine Déchamps 11. Jacques Philippe ° 23/03/1761 à St Sanson (canton de Quillebeuf) ou Trouville (Eure) 24.03.1762 ; + Guerbaville -la-Mailleraye 1.02.1844; x Gromesnil 30 nivose VII Marie Madeleine Sophie Fleurye (+ SR 6.12.1834) 111. Guillaume Jacques Philippe, ° Grom. 12 fr VIII ; officier de cavalerie x Sophie Anise Aussy 1111. Sophie ° Huningue (Ht Rhin) 14.10.1840; + 26.08.1923 rue Rep.; x Frédéric Constant Teterel (+ SR 30.10.1903) 112. Pierre Isidor ° Grom. 10 vend IX ; y + 8.07.1808 113. Maxence Sophie ° Grom. 12 br X ; (témoin : J.Bapt. Fleurye) ; y + 21 brumaire XI 114. Marie Zoé ° Grom. 6 mess XI (témoin : Nicolas Christophe B. Aussy); + SR 20.12.1883 115. Luce Osithe ° Grom. 14 vend XIII ; y + 20.12.1815 116. Ferdinand Jules, cult., ° Grom. 9.08.1806, + SR 17.02.1895; x Sainneville 20.06.1837 Mélanie Eugénie Rousselin (+ SR 11.08.1841); xx Etainhus 24.04.1843 Clarisse Eléonore Lequesne (+ SR 26.09.1851), xxx Montivilliers 28.11.1854 Marie Hortense Poupel (+27/01/1922) 117. Pauline Hébé ° Grom. 14.11.1807 ; y + 5.09.1809. 118. Berthile, ° Grom. 27.08.1811; x St Romain 29.08.1838 Louis Alexandre Fessard 119. Louis, ° 19.09.1813; + 1827; 119a. Mathilde ° Grom. 25.09.1815, + SR 23.11.1877; cél.
En 1823, la commune de St Romain va englober celles de St Michel et de Gromesnil . Jacques philippe Duvrac, personnage incontournable, en deviendra conseiller municipal . Il occupera même la fonction de maire en 1835 pendant onze mois. Mais son épouse étant décédée en décembre 1834, il va se retirer sur ses terres de Guerbaville la Mailleraye où il mourra dix ans plus tard. Les biens de sa succession et de celle de son épouse Marie Madeleine Sophie Fleurye seront partagés le 25 octobre 1844 [14] entre les cinq enfants survivants Mais dès 1838, les héritiers de Marie Fleurye décédée en 1834 avaient vendu quelques parcelles rognées sur le labour B 354 situé à l’angle des route royale et route départementale (actuelles RD 6015 et rue de la République) : 512 m² à Frédéric Aimable Lelièvre, charron à St Romain, les 14 juillet et 29 août 1838, et ce même 29 août 1838 [15], 1026 m² à Guillaume Victor Toutain, peintre vitrier demeurant à Parc d’Anxtot. Le labour ainsi amputé « dépendait de la ferme occupée par le sieur Ambroise Benoist », ferme qui contenait 18ha 62a 75ca et que j’ai appelée « A6b. Ferme Bonheure ». Et le 4 mars 1839 [16], les mêmes héritiers vendaient à Nicolas Marc Guillemard une autre portion de 205 m² du labour B 354 , labour qui était maintenant exploité par Pierre Mouton. Les biens partagés en 1844 nous donnent un aperçu de l’importance du patrimoine foncier familial : Guillaume Jacques Philippe, le fils aîné, va recevoir quelques terres et la ferme de Guerbaville pour 26 hectares, ainsi qu’un bel immeuble en bord de Seine à usage d’hôtel. Berthile, veuve de Louis Alexandre Fessard, aura une ferme de 7 ha à Cideville, une autre de 5 ha à Croix-Mare, et 14,4 ha de terres diverses à N.D.de Bliquetuit, Limésy et Guerbaville . Marie Zoé reçoit plusieurs fermes : une à Yébleron de 1 ha 55, une à Baon le Vicomte de 2 ha 36, une à Oudalle de 6 ha 94; une à St Eustache de 2 ha 58; une à St Vigor de 4 ha 47; et quelques labours à Rolleville, Manéglise et St Romain totalisant près de 8 hectares. Elle aura en outre une propriété à St Romain composée de deux grandes maisons contigües rue de l’église [17] et de deux plus petites rue St Michel. Quant à Mathilde et Ferdinand, ils vont hériter des trois fermes de Saint Romain qui vont maintenant être étudiées séparément.
Propriétaires successifs avant le partage: Mahiet de Norville ................................................................... .... ; 1462 ; Jean de Masseilles ....................................................................... ; 1548 ; Nicolas de Masseilles fils aîné ......................................................... ; 1566 ; Nicolas de Masseilles, fils puisné ..................................................... ; 1579 ; Gabriel de Masseilles .................................................................... Jean de Masseilles (fs Gabriel) ........................................................ ; 1663 ; Jean Baptiste François de Masseilles fs Jean ..................................... ; 1733 ; 1736] Guillaume de Boissel ........................................................................ 1736 ; 1737] Claude François de Masseilles ...........................................................[1737; 1738] Jean Debrey (° 1688) .................................................................... [1738 ; 1767] (+) Jean Fleurye (° 1709 ; x Françoise Lemoine) .......................................[1767 ; 1782] (+) Guillaume Fleurye (° v 1735 ; x M. Madeleine David) .............................[1782 ; 1806] (+) Jacques Philippe Duvrac (° 1761 ; x M. Madeleine Fleurye) ................... [1806 ; 1844] (+) puis partage en trois fermes
Exploitants successifs avant le partage: Pierre PERSAC (° 1680 ; x M. Hélène de Béchard ; xx M. Madeleine Leménager) ..................................... ; 1710] Jean BERTHELOT (x Marguerite Sorel) ............................................... [1710 ; 1714] (+) Pierre LESUEUR (° v 1675 ; x Geneviève Preudhomme ; xx Marie Deschamps)........................................ ; 1727] (+) Marie DESCHAMPS (° v 1688 ; veuve de Pierre Lesueur)................ [1727 ; 1733; 1744 ; ... Jean Fleurye (° 1709 ; x Françoise Lemoine) ...................................... [1767 ; 1782] (+) Guillaume Fleurye (° v 1735 ; x M. Madeleine David) .............................[1782 ; 1806] (+) ... Jules Ferdinand DUVRAC (° 1806 ; x Mélanie Rousselin ...) ......................[1835 ; 1844 ; ... [1] Aveux de Tancarville : ADSM. 1 ER 129, folio 166 et 1 ER 212, liasse B21 [2] ADSM. 1 ER 8 Terrier du comté de Tancarville [3] Avant 1823, la commune de Gromesnil était toute proche de la place du marché de Saint Romain : c’est l’actuelle rue Sylvestre Duménil qui était la frontière entre les deux communes. [4] ADSM. 2E 91/180 ; notariat Robert Preudhomme [5] ADSM. 2E 91/182 ; notariat Robert Preudhomme [6] Il est évident que cette petite maison n’est pas celle que nous connaissons maintenant. Cette dernière ne sera édifiée qu’en 1789 [7] ADSM. 2E 91/151 ; notariat Preudhomme [8] ADSM. 2E 91/222 ; notariat Jean Baptiste Liot à St Romain [9] « Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du 19ème siècle » de Gustave Chaix d’Est-Ange (imprimerie Herissey à Evreux) [10] Nous avons là un bel exemple de retrait lignager tel qu’il était prévu dans la coutume de Normandie : Jean François de Masseilles a vendu la propriété à un individu étranger à la famille. Après sa mort, son frère peut racheter le domaine afin qu’il reste dans le patrimoine familial. Mais ce qui est surprenant, c’est que ce frère revende aussitot le bien familial. Pourquoi alors avait-il intenté cette clameur lignagère ? Peut-être des dissensions entre les familles de Masseilles et Boissel ? [11] Notariat Liot à Montivilliers le 18.02.1737 [12] ADSM. 2E 91/156 ; notariat Preudhomme [13] ADSM. 1 ER 354 ; cote 394 [14] ADSM. 2E 90/37 ; notariat Bréauté [15] Les trois actes: ADSM ; 2E 90/25 ; notariat Deglos [16] ADSM ; 2E 90/26 ; notariat Deglos [17] Cette maison est maintenant occupée par une charcuterie |