H10. Domaine de la famille Hauguel

 Au préalable: un coup d'œil sur "Hameau d'enfer" ne serait pas inutile.

     Le 21 mai 1699, Jean Baptiste Hauguel, fils et héritier de Louis, rend aveu [1] au seigneur de Rames pour six pièces totalisant environ 22 acres soit 12 ha et demi. La première pièce est désignée comme étant « édifiée de maison bastiments plantée d’arbres et fossés tant en masure que terre labourable contenant dix acres et demye bornée d’un côté les dames Ursulines de Rouen et ledit tenant, d’autre côté yceluy tenant représentant Jacques Le Berquier, d’un bout la grande rue de Collebosc et d’autre bout le tenant. Sur laquelle pièce passe le chemin de Saint Romain aux Trois Pierres ». De toute évidence, cette première pièce correspond aux masures des fermes que nous appellerons « Ferme Riard » (515 à 519) et « Ferme Hertel » (507 à 514) . En effet, les terres situées à l’est (Ferme Fondimare) appartenaient aux Ursulines, celles de l’ouest à la famille Leberquier, la « grande rue de Collebosc » est notre actuelle route du Hameau d’Enfer, et le « chemin de Saint Romain aux Trois Pierres » l’actuel Chemin de la Chapelle.

    Les autres pièces sont plus difficiles à localiser ; certaines sont situées plus à l’est, en bordure de « la voye livrée » qui est le chemin frontière avec la commune de La Remuée. 

   Le 11 décembre 1727 [2], il avoue aux religieux de Saint Georges de Boscherville 3 acres de terre toujours bornées par les Ursulines et le chemin de St Romain aux Trois Pierres . Cette pièce lui revenait comme « seul héritier de Sébastien Hauguel son oncle fils puiné et cohéritier de Louis Hauguel qui était fils de Jean et lui fils de Louis ». Et le 30 août 1728 [3], c’est à l’abbaye du Valasse qu’il avoue plusieurs pièces  (dont la parcelle qui sera plus tard cadastrée C 471)

   Après son décès survenu le 11 octobre 1733, un inventaire est dressé le 15 décembre 1733 [4] qui nous éclaire sur le patrimoine immobilier de la famille Hauguel depuis le 16^ème siècle. Il mentionne  en effet plusieurs actes de vente dont les acquéreurs étaient ses ancêtres Louis et Jean pour des transactions effectuées en 1574, 1587, 1602, 1603, 1604, 1626, 1631, 1720 … Pour plus amples renseignements, les lecteurs intéressés pourront se reporter au document cité en bas de page. L’inventaire, assez discret sur les fermiers qui exploitaient ces fermes, signale toutefois un bail fait à Charles Bonneville depuis 1724 pour ses 25 acres de terre.

   Après Jean Baptiste, les héritages vont passer dans les mains de son fils Jean Louis,  capitaine Général du guet de la capitainerie de Seine, marié en 1738 avec  Marie Madeleine Gonfray de Loiselière. Jean Louis possède en outre une ferme située au nord de la route nationale (voir « Ferme Cousin-Duparc ») et aussi plusieurs terres sur la commune de Loiselière.

   A la mort de ce dernier, ses biens vont être partagés le 18 février 1789 [5] entre ses quatres filles. La ferme de la Maladrerie sera attribuée à sa fille Marie Madeleine  épouse de Jean Jérôme Poupel et celle du Hameau d’enfer à Marie Marguerite épouse de Guillaume Oursel.

    Marie Marguerite Hauguel meurt le 15 février 1813, propriétaire de la ferme du hameau d’enfer contenant 11ha 34a 80ca et exploitée par Joseph Bazin. Elle laisse comme héritiers  ses sœurs Marie Madeleine épouse de Jean Jérôme Poupel et Marie Louise, chacune pour 1/3, le dernier tiers étant échu, chacun pour 1/12, aux quatre enfants de Suzanne Elisabeth Rose décédée le 5.08.1808 épouse de Jean Baptiste Agasse.

    Le 24 avril 1813 [6], Jean Baptiste Théodore Agasse vend son douzième indivis à sa sœur Marie Françoise Honorée Agasse épouse de Jacques Bernard Baillet, laquelle possèdera maintenant 1/6 de la succession.

    Le 13 juillet 1813 [7], c’est Marie Louise qui cède ses droits en vendant  aux autres cohéritiers son tiers indivis par forme de licitation . Sa sœur Marie Madeleine Hauguel épouse de Jean Jérôme Poupel aura maintenant la moitié de l’héritage, et les enfants Agasse l’autre moitié dont 1/8 pour Suzanne Rose, 1/8 pour Marie Félicité et 1/4 pour Marie Françoise Honorée .

    Le 13 avril 1813 [8] , un arpentage réalisé par Beauvais avait  divisé la ferme en deux parties égales. Un partage verbal va être effectué entre les sœurs héritières : le premier lot, qui correspond à notre ferme Emile Riard, sera attribué aux enfants de Suzanne Elisabeth Hauguel  et Jean Baptiste Agasse; le deuxième lot, qui correspond à notre ferme Hertel, sera attribué à Marie Madeleine Hauguel veuve Poupel (qui détient déjà une belle ferme à la Maladrerie)

   Nous pouvons maintenant étudier séparément les deux fermes ainsi formées :

                        H10a. Ferme Riard

                        H10b. Ferme Hertel