D1. Ferme Nion

    Les parcelles 203 et 204, totalisant 8 ha 54 a 60 ca, faisaient partie de la ferme de Jacques Philippe Acher puis de son légataire Pierre Leberquier qui  meurt le 12 février 1837. Le 3 juin suivant, les douze héritiers vendent le domaine à Félix Marin Lecroq et Jean Baptiste Nicolas Guerrand [1] qui en deviennent propriétaires en indivis.

(Voir histoire de cette ferme au chapitre « Ferme Acher-Talbot »

   Le 24 juillet 1837, les acquéreurs Lecroq et Guerrand vendent les terres C 203 et 204, exploitées par Jean Duménil, à Charles François Blétel [2] qui va les posséder pendant dix-sept années.

   Le morcellement de ce domaine va s’effectuer en 1854 :

*  le 22 juillet, Marguerite Olivier veuve de Jean Baptiste Anquetil, cultivatrice à St Vigor, va acheter 1ha 70a 25ca (16440 m² sur la parcelle 204, le reste sur la 203) [3]. La parcelle est dite exploitée par le sieur Eloy

* le 13 août , c’est Jacques Alexis Lequesne qui s’offre 1ha 13a 50ca prélevés sur les parcelles 203 pour 8740 m² et  204 pour 2610 m².

* enfin, le 2novembre, Généreuse Levasseur épouse de François Dubuc, cultivatrice à Turrerot, achète 2ha 27a sur la parcelle 203 [4].

   Après ces trois ventes, Charles Blétel ne conserve plus que 3 ha 43 a 85 ca

   Les parcelles acquises par Alexis Lequesne, augmentées de 190 m² provenant d’une partie du chemin des Damettes aliéné le 9 juillet 1862, vont former une pièce de terre labourable de 1ha 15a 40ca. Le 18.01.1868, cette terre, alors exploitée par André Nier, va être vendue ; elle sera adjugée à Charles Athanase Téterel [5].

   Quant à la veuve Anquetil, elle meurt à St Vigor le 1^er avril 1857, laissant comme héritières ses deux filles Marie Adsire et Célestine Zoé. Le partage de l’héritage, effectué le 18 mai 1857 , attribuera cette terre, maintenant exploitée par M. Talbot, à Célestine [6].

   Célestine Zoé, veuve Hède, est décédée à St Vigor le 20 juin 1881 laissant pour seule héritière sa sœur Marie Adzire veuve Lequesne. Et celle-ci est décédée au même lieu le 21 juillet suivant après avoir institué pour légataire universelle sa cousine Pauline Louise Olivier veuve de Félix Ezechiel Vallois suivant testament rédigé le  25 juillet 1872 .

   Le 21 janvier  1882 [7] Pauline Louise Olivier, demeurant à Rouen, décide de vendre sa terre par adjudication. D’une superficie maintenant de 1ha 71a 55ca (elle s’est accrue de la partie aliénée du chemin des Damettes), exploitée par Alexandre Talbot jusqu’en 1885 suivant un bail sous seing privé du 17 juillet 1873, elle sera adjugée à Charles Athanase Téterel.

       Le 18 septembre 1866 [10], la propriété va être vendue par licitation . Le cahier des charges  propose la vente en trois lots :

   1) une propriété au bord de la rte impériale et du GC de St Romain à Goderville occupée avant son décès par Mme Vve Blétel, comprenant pavillon, remise, écurie, bûcher, jardin d’agrément, maison de garde le tout pour 71a 70ca d’après arpentage.

   2) un labour en bordure du GC au N du pavillon contenant 80a 50ca .

   3) un labour de 1ha 82a 15ca. Les lots 2 et 3 sont exploités par M. Frébourg

Les 3 lots seront adjugés à Frédéric Nion, propriétaire et cultivateur à Etalleville.

   Frédéric Nion meurt le 21 novembre 1885 laissant la propriété à son neveu Albert Rémy qu’il avait institué son légataire universel.

    Le 5 novembre 1904 [11], Albert Rémy achète à Georges Ancel, maire d’Harfleur demeurant au château du petit Colmoulins, une propriété de plus de 17 hectares située sur Gommerville et Saint-Romain. La partie située sur notre commune, au lieu-dit « les Damettes », cadastrée C241p, a une contenance de 5ha 74a 80ca.

A la mort d’Albert Rémy en 1924, le domaine passera aux mains d’Albert Marcel son fils.

    Frédéric Nion et son frère Victor Auguste  étaient herbagers de 1870 à 1885 puis Albert Rémi de 1885 à 1924 date de son décès. Ils exploiteront les trois hectares et habiteront le pavillon situé à l’angle de la nationale et de la route de Goderville..

Albert pourra aussi faire paître ses bêtes « sur le marais » : le vicomte Cornudé des Chomettes lui louera une grande prairie d’alluvions de 147ha 88a sur la commune de La Cerlangue par baux signés les 17 février 1891 [12] et 23 mars 1892 [13] valables jusqu’en décembre 1902. Et ces baux seront prorogés pour 9 années le 18 mars 1902 [14] et encore pour 9 années le 31 août 1911 [15]

    Le  nouveau propriétaire,  Albert Marcel Nion, n’est pas herbager. Il est négociant et habite au Havre. Le 19 juin 1926 [16], il loue pour 3, 6 ou 9 ans à Eugène Alfred Ribet et Berthe Commare son épouse, cultivateurs à Gommerville, « un lot de terres de culture situées ... quartier de la Mare des Vallées et par extension sur Gommerville », le tout d’une contenance de 6ha 40a 69ca. 

   En 1935, Albert Marcel vendra la propriété à Clovis Lemarchand. La partie sur St Romain est décrite sur la matrice cadastrale  comme suit :

sol 185 m², jardin 400 m², cour plantée 500 m², pâture 33300 m², soit une contenance de 3 ha 43 a 85 ca.

   Clovis Lemarchand va alors se séparer de la pâture qui va se trouver morcelée à fin d’urbanisation.

Sur les 33300 m² de pâture vont être vendus : :

en 1935 : 687 m² à Joseph Geffroy (qui vendra 550 m2 au dentiste André Vautier en 1942)

                910 m² à Hugo Parmentier

                2678 m² à Adolphe Leprévost

en 1936 : 450 m² de nouveau à Leprévost

en 1945 : 1277 m² à Adolphe Leprévost

                1654 m² à Hugo Parmentier

Enfin, Hugo Parmentier achètera en 1949 tout ce qui restait aux mains de Clovis Lemarchand.

   En 1949, les propriétaires de l’ancien domaine Nion étaient donc les suivants :

Hugo Parmentier  . . . . . .  29293 m2

Adolphe Leprévost  . . . . .  4405 m2

Joseph Geffroy  . . . . . . . . .  137 m2

André Vautier . . . . . . . . . . . 550 m2

   Et l’urbanisation grignotera peu à peu ces prairies, le long de la route nationale d’abord puis sur le bord de la route de Gommerville.

Propriétaires successifs :