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A1a. Ferme Robert
Le 21 juillet 1525 et le 10 mars 1551 [1], « Jean de Goustimesnil écuier fils aîné et héritier de deffunt Guillaume de Goustimesnil en son vivant écuier de la parroisse de Saint Romain de Collebosc » avouait au Duc de Longueville Comte de Tancarville huit pièces de terre totalisant 29 acres 1 vergée, soit près de 17 hectares. Arrêtons nous un instant sur la première de ces pièces, fort bien décrite, qui va nous apporter d’utiles renseignements :
ADSM ; 1 ER 8 folio 414 autrement. Premièrem(ent) une piecce de terre ass(ise)en lad . parroisse de Sainct Romain et Sainct michel conten(ant)une acre ou environ en et masure édiffiée de maisons arbres et plantifz dessus estans en bourgaige bourne d’un costé le chemyn qui mayne du marché de S(ainc)t Romain à la Malladerye dud. lieu, d’autre costé le chemyn tendant dud. marché à la Justice patibullaire et Michel Beaufilz à cause de sa femme, d’un bout le chemyn tendant de Sainct Romain à Tancarville et d’autre bout led. ecuier… « le chemyn qui mayne du marché de S(ainc)t Romain à la Malladerye » est l’actuelle rue Albert Gibet ; « le chemyn tendant dud. marché à la Justice patibullaire » est un ancien chemin devenu maintenant la rue du temple ; avant qu’il ne soit partiellement aliéné, il se terminait sur la route de Lillebonne près de la « ferme Dutot » après avoir longé le « lieu patibulaire » ; et « le chemin tendant dud(it) St Romain aud(it) Tancarville » est l’actuelle avenue du Général De Gaulle. Cette parcelle désigne sans conteste la masure de la ferme que nous appellerons « Ferme Robert », masure qui apparaît nettement sur l’atlas Trudaine de 1770 et sur le plan terrier de Saint-Michel de 1780
Atlas Trudaine Terrier de St Michel ; (ADSM 12 Fi 257)
Les autres pièces sont plus difficiles à localiser, mais leur bornage fait mention de la route de Tancarville, de la chaussée (route de Lillebonne et vieille route), du chemin de l’église de St Romain à l’église de St Michel (route de St Vincent) … Il s’agit bien des terre de la ferme Robert. La famille de Goustimesnil va posséder ce domaine pendant au moins un siècle comme en témoignent ces autres aveux rendus * le 12 avril 1580 par Richard de Goustimesnil, escuier, fils aîné et héritier de Jean * le 14 juillet 1618 par Nicolas de Goustimesnil, escuier, sieur de la Chesnée * le 12 novembre 1622 par Charles de Goustimesnil, escuier sieur de la Chesnée fils aîné et héritier de Nicolas.
Généalogie De Goustimesnil 1. Pierre, seigneur de Brilly ° v 1375 ; x Vattetot s/Beaumont 5.02.1402 Marie de Brilly, Dame de Brilly et de la Chesnée 11. Mathieu, seigneur de Goustimesnil , de Brilly et de la Chesnée, des Mares , de la Romainerie ° v 1414 ; + v 1465 ; x 20.03.1444 Alienor Raoullin 111. Geffroy ou Geffin, ou Guillaume, sieur des Marets, de la Romainerie, baron de Saint-Michel ; ° v 1455 ; + v 1505 ; x St Romain 24.04.1479 Blanche du Hestray 1111. Jean ,esc, sieur de la Chesnée et du fief Brilly, baron de St Michel, ° v 1490 ; x St Romain 26.07.1530 Alix de Brilly , Dame de la Chesnée 11111. Nicolas ecuier , Sieur des Marets ° v 1535 ; 11112. Richard seigneur de Brilly, de St Michel et de la Chesnée ° v 1536 ; x v 1555 Jacqueline de Coullon 111121. Nicolas , sieur de la Chesnée ° v 1555 ; x 18.02.1593 Marguerite Mahiel Dame de Renonville alias Bénouville ; xx Suzanne de Thiboutot 1618 1111211. Marie x 1614 Charles de Bressy 1111212. Charles 1111213. Nicolas, sieur de St Michel et de la Chesnée ° 1600 ; + 1677 1111214. Suzanne ° v 1604 ; + 1644 ... 1114. Jacques , esc, sieur de foucreville, ° v 1490 ; x St Romain 5.09.1513 Eleine Olive du Fayot , Dame de la Brière Généalogie aimablement communiquée par Olivier Blanc On remarquera que Guillaume, père de Jean, était sieur de la Romainerie et baron de St Michel. Il n’est pas interdit de penser que la sieurie dite « la Romainerie » tirait son nom de notre village . Quant au titre de « baron de St Michel », aurait-il comme origine notre commune de St Michel du Haisel ? La question reste posée ...
Les Goustimesnil étaient une vieille famille noble qui portait « d’or à trois marteaux de gueules ». Une revue héraldique [2] nous apprend que « Jean de Goustimesnil, de la paroisse de Saint-Romain de Collebosc … était fils de Guillaume. Il épousa le 26 juillet 1530 devant les notaires de Saint-Romain , Alix de Brilly , et fut la tige des sieurs de Saint-Michel de la Chesnée, demeurant à Vattetot ». Guillaume et Jean demeuraient donc à Saint-Romain, probablement dans leur manoir de la « ferme Robert ». La ferme va changer de famille en 1650: le 7 janvier 1650, par contrat passé devant Nicolas Lequesne et Jacques Desvarieux, tabellions royaux, Pierre Cavelet sieur du Herteley acquiert du sieur Charles de Goustimesnil écuyer sieur de la Chaînée "un manoir et héritage logé basty planté tant en masure que terre labourable ... contenant trente acres de terre ou environ ..." Et comme l'appétit vient en mangeant, Pierre Cavelet va encore faire plusieurs acquisitions, au moins jusqu'en 1664. On retrouve la trace de cet héritage le 24 février 1710 [3] lorsque « demoiselle Caterine Cavelet dame honoraire de la parroisse du Herteley et y demeurante seulle héritière de feu Messire Pierre Cavelet escuier seigneur de ladite parr. du Herteley son père... » vend à Pierre Sommelier bourgeois de Rouen quatre manoirs et héritages... dont l’un est assis à St Romain et St Michel du Haisel « édifié de maison manante, grange, escurie, pressoir, fournil et autres bastimens... » contenant en tout 28 acres et tenu par Louis Debrey. Il s'agit de notre ferme Robert, les trois autres domaines vendus étant situés au hameau d’Amontot. (Voir «J. Amontot »)
Généalogie Cavelet 1. Jehan, esc, sieur du Herteley x Le Havre ND 2.03.1609 Louyse Hue (fille de Laurent Hue vicomte de Tancarville) 11. Pierre sieur du Herteley b Havre N.D. 22.04.1620; x Catherine Vettier (se remariera avec Raoul Le Seigneur, sieur d’Amontot) 111. Catherine
La famille Cavelet avait une certaine notoriété dans le milieu maritime havrais. Le père de Pierre, Jean Cavelet écuyer et sieur du Herteley, aida financièrement Pierre Belain d'Esnambuc, illustre flibustier normand qui réussit à prendre possession du territoire de Saint-Christophe dans les Caraïbes. Son épouse Louise Hue était fille de Laurent Hue, vicomte de Tancarville qui avait avoué la ferme Mahiel-Côté en 1581. (voir "C1. Fermes Colboc-Leroux") Mais avant 1710, la ferme avait sans doute appartenu à Catherine Vettier veuve de Pierre Cavelet qui s'était remariée avec Raoul Le Seigneur. En effet, sur le "rôle du sel de la paroisse de Saint Romain " daté de 1683, un certain Raoul Le Seigneur, Sr d'Amontot, est déclaré pour 100 acres avec 6 vaches, 120 moutons, 4 chevaux. (voir "J2. Ferme Legoy")
Généalogie Le Seigneur 1. Adrien, anobli en mars 1592, x Marguerite Groulard ; xx Marguerite de Bauquemare 11. Jean + 1608 ; x 1596 Marie Bretel de Grémonville (qui se remariera avec Nicolas Langlois, sieur de Motteville) 111. Adrien, seigneur de Reuville, x Rouen St Jean 2.07.1623 Cécile Langlois 1111. Raoul, sieur d’Amontot, x SR 21.01.1669 Catherine Vettier (veuve de Pierre Cavelier sieur du Herteley) 11111. Catherine Françoise b SR 11.10.1673 (p : Messire Georges Langlois, chevalier seigneur de Colmoulin ; m : Elizabeth Marie Bretel femme d’Adrien de Canouville esc. Sr de Gromesnil) 11112. Louis, chevalier sieur d’Amontot , Vicquemare, Le Herteley, Montigny et autres lieux ; b 1675 par le cardinal Pierre de Bourbon (p : Louis de Bourbon ; m : Anne d’Autriche, reine de France) ; x 9.02.1717 Marie Claire Angélique d’Espinay de Montigny
Le Seigneur: encore une noble famille. On peut voir que les parrains et marraines des enfants de Raoul n'étaient pas des vils roturiers. Pierre Sommelier, le nouveau propriétaire, meurt peu de temps après son acquisition, et c’est sa fille Anne , épouse de Jean Bouilling, qui hérite de la ferme. L'inventaire des aveux dressé par le régisseur du comté en 1734 mentionne pour ce domaine "dame Anne Le Sommelier veuve du sieur Jean Bouilling qui représentait la dame du Herteley ..."
Généalogie Le Sommelier1. Pierre + 1710 ; 11. Anne x Sanvic 16.02.1684 Jean Bouilling
Généalogie Bouilling1. Jean x Catherine Ferey 11. Jean x 1653 Catherine Nourry 111. Jean + Le Havre 1726 ; x Sanvic 16.02.1684 Anne Le Sommelier 1111. Catherine Elisabeth ° v 1687 ; x Le Havre (ND) 4.04.1712 Jacques II Duval d’Eprémesnil 1112. Anne Catherine x 1702 Jean Delamare de Rébommare (fs Jean Delamare échevin du Havre) 112. Daniel
Après le décès d'Anne Le Sommelier, les biens passeront dans les mains de Jacques Duval d’Epremesnil son gendre, puis dans celles de Michel Archange Duval Dumanoir. La ferme va maintenant se fondre dans le grand domaine de ce dernier ________________________________________
(voir maintenant « A1. Domaine Duval Dumanoir » ... jusqu’en 1818 où un partage va rendre à la ferme Robert son autonomie ) ________________________________________
Donc, en 1818, Jean Baptiste Noël était devenu propriétaire de la « ferme Robert ». Les terres de cette ferme se situaient de part et d’autre de la route de Saint Romain à Tancarville. Cette route n’était qu’un vulgaire chemin au début du 19ème siècle. A cette époque, deux routes reliaient Rouen au Havre : la route nationale, qui avait remplacé vers 1750 l’ancien « chemin des Damettes », et la « chaussée », ancienne route romaine reliant Lillebonne au port d’Harfleur ; mais toutes deux évitaient le bourg de Saint Romain. C’est en 1818, pour faciliter l’accès au marché, que fut construite une route traversant le bourg de Saint Romain et reliant l’ancienne route qui passait au sud à la route royale (future route nationale) qui passait au nord. Pour les besoins de la construction de cette « route d’embranchement » ou « route départementale », Jean Baptiste Noël, propriétaire riverain, fut exproprié de 5382 m2 de terres labourables.
Le 29 avril 1819 [4], le propriétaire vend la parcelle C19 de 3ha 43a 30ca à Marie Madeleine Guéroult veuve de Grégoire Feuilloley , marchand de drap. Remarquons qu’il n’est plus question ici d’un riche propriétaire ou d’un cultivateur ; maintenant, nous verrons souvent des commerçants ou retraités acheter de la terre, placement d’argent qui va vite se répandre. Une moitié de cette parcelle passera dans les mains des Téterel et Tirel et l’autre dans celles de Gillet pharmacien, puis Defresne aussi pharmacien, enfin Delanos, entrepositaire. Les deux moitiés seront réunies en 1950 par Emile Duboc (voir Ferme Duboc) Le 17 octobre 1819 [5], Jean Baptiste II , « ancien huissier maintenant vivant de son revenu, trouvé gisant au lit malade dans un appartement dépendant de son domicile, cependant sain d’esprit ... » dicte au notaire un testament instituant son frère Alexandre Adolphe légataire universel de la moitié de ses biens . Et il meurt quatre jours plus tard, le 21 octobre, laissant alors la propriété de son domaine à Jean Baptiste III son fils et seul héritier et à Alexandre Adolphe, légataire universel de la moitié de ses biens Jean Baptiste et Alexandre vont rapidement se débarrasser de leur héritage : le 1er février 1820 [6], ils vendent la ferme à Guillaume Lebrument, cultivateur demeurant à Loiselière . Elle est alors occupée par le sieur Le Cacheux, et mesure environ 20ha. (La matrice cadastrale indique 19ha 72a 80ca.)
Généalogie Lebrument 1. Jacques Anthoine ° 18.12.1728 ; + Loiselière 21 brumaire II ; x Mélamare 5.07.1757 Rose Suzanne Baudry 11. Guillaume , ° Epretot 17.07.1761; + St Romain 11.02.1833; x Sainneville 19 frim III Rose Justine Sophie Lebrument 111.Céline Virginie ° Loiselière 9.02.1806; x St Romain 9.07.1826 Louis Floréal Pompée Pécuchet
2. Etienne + Prétot av 1766 ; x Emalleville 3.07.1729 Marie Marguerite Leprévost (qui se remariera avec Adrien Marin Lesage) 21. Etienne ° Epretot 27.04.1731 22. Marie Hélène ° Prétot v 1732; + SM 20.07.1818 ; x Grom. 30.06.1759 Jean Duménil; xx SM 21.09.1773 Jacques Philippe Acher * 23. Etienne, lab, ° Epretot 24.06.1734 ; x Beaucamp 29.01.1765 Marie Françoise Leberquier 231. Etienne Marin , cult à Rouelles, adjoint au maire de Rouelles ; ° Epretot 10.07.1766 ; x Graville 11 frimaire V Thérèse Marie Françoise Deschamps 232. Pierre Aimable ° Epretot 17.08.1768; + St Romain 2.05.1842; x Sainneville 25 vend V Catherine .Françoise Côté (+ SR 26.01.1851) cult à Crasmenil 233. Justine Rose Sophie ° Epretot 31.12.1769 ; x Sainneville 19 frim. III Guillaume Lebrument cult à Loiselière 234. Marie Françoise x Prétot 8.02.1791 Pierre Nicolas Frébourg , cult. à Epretot 235. Amand François , cult. à St Eustache ; x Modeste Chicot 24. Pierre Guillaume, lab, ° v 1737/38; + Grom. 24.06.1772 ; y x 5.02.1771 Marie Courseaux 25. Marie Magdeleine ° 23.10.1736 ; + SR 1.04.1789 ; x Grom 27.11.1759 Jean Baptiste Noël (fils de Louis et Gonfray) 26. Marie Anne Elisabeth ° 21.08.1741 ; + SR 16.06.1772 ; x Grom. 29.07.1766 Nicolas Duménil * Jacques Philippe Acher était le fermier de la ferme de l’hospice à Saint Michel, et le propriétaire de la « ferme Talbot » à St Romain ** Marie Françoise Leberquier, fille de Pierre Leberquier gros propriétaire de Beaucamp, était elle-même propriétaire d’une ferme de 15 ha dans le quartier Mahiel Côté
Guillaume Lebrument, lui aussi, appartenait à une grande famille de propriétaires et cultivateurs : il avait épousé Rose Justine Sophie Lebrument, nièce de Marie Madeleine Lebrument et de Jean Baptiste Noël I . Rose était aussi la nièce d’Etienne Lebrument époux de Marie Françoise Leberquier, de Marie Hélène Lebrument épouse de Jacques Philippe Acher, ... toute une famille qui régnait sur des terres au Frescot, à Cramesnil, à Beaucamp, à Rouelles ... Nous aurons souvent l’occasion de croiser les Lebrument en rôdant autour des fermes de Saint Romain. Le 26 avril 1825 [7], Guillaume Lebrument loue la ferme pour 12 ans à Benoit Féron, cultivateur à St Vigor. Elle était précédemment occupée par un sieur Devaux. Le preneur devra en faire sa résidence avec sa famille, le bailleur se réservant toutefois la maison qu’il occupe actuellement avec 56 a 74 ca de la masure Une note marginale ne manque pas d’attirer notre attention : « Il est convenu que le preneur fera marner à ses frais pendant les deux premières années de son bail les terres de labour de ladite ferme ; à cet effet le bailleur s’oblige faire ouvrir à ses frais dans le cours de la première année dudit bail une marnière dans les terres de ladite ferme et d’en extraire à ses frais la quantité de marne nécessaire » Sacré problème de marnières toujours d’actualité ! Le 21 août 1825, le fermier Benoit Féron obtenait aussi l’exploitation de la terre voisine de 3ha 40a 50ca que lui accordait la veuve Feuilloley (voir un peu plus haut) par bail d’une durée de neuf années.
Guillaume Lebrument meurt à St
Romain le 11 février 1833 laissant le domaine à sa veuve et à sa fille
unique Céline Virginie, épouse de Louis Floréal Pompée Pécuchet . Domaine qui va
être amputé cin En effet, le 13 septembre 1838 [8] , la veuve de Guillaume Lebrument et sa fille Mme Pécuchet vendent à Emmanuel Amable Alfred Poupel une portion de terrain située au sud de l’actuelle rue de St Michel, entre les routes de La Cerlangue et de St Vincent , contenant 1 ha 16 a, cadastrée D138 (4550 m²) et D137 p (7050 m²). Sur ce terrain idéalement situé juste à l’entrée sud du bourg, Emmanuel Poupel va construire en 1841 un joli pavillon que les fidèles de la kermesse paroissiale connaissaient bien, résidence actuelle de M. et Mme Bourreau.
Plan par M. Govain; ADSM; 2E 90/25
Généalogie Poupel1. Jean Emmanuel + Le Havre 8.07.1830 ; x Marie Louise Degreen (+ Le Havre 27.05.1837) 11. Emmanuel Amable Alfred ° Graville 3 vend XI ; + SR 6.05.1881; x Marie Louise Mannegy (+ Graville 4.11.1833); xx Le Havre 20.06.1836 Perpétue Lebreton (+ St Romain 18.05.1872) 111. Louis Alfred °1829, +1886; x Marie Alphonsine Primois 112. Louise Agathe Célina ° Graville 5.09.1831 ; x SR 5.07.1852 Honoré Jules Poupel, entrepreneur de transports au Havre (voir 121) 113. Jean Ernest x Maria Franche (+1888) 114. Louise ° Le Havre 5.04.1837 ; x St Romain 17.01.1859 Adolphe Edmond Leroux 115. Jules ° St Romain 21.07.1839 ; +1888; x Jeanne Poret 116. Maria ° St Romain 10.03.1841 ; y x 7.07.1867 Stéphane Louis Franche 117. Léon ° St Romain 8.08.1842 ; y + 17.09.1842. 118. Blanche ° St Romain 2.08.1847; y x 9.04.1883 Jean Baptiste Néré Tinel 12. Emmanuel Prosper Marin x Adélaïde Bérénice Ballot 121. Honoré Jules , entrepreneur de transport, ° Rouen 28.04.1822 ; x St Romain 5.07.1852 Louise Agathe Célina Poupel (voir 112) Remarquons que Louise Agathe et Honoré Jules étaient cousins germains
Abandonnons alors un instant la ferme proprement dite, et restons sur les parcelles situées à l’ouest de la route départementale. Emmanuel Poupel meurt à St Romain le 6 mai 1881 laissant 7 enfants chacun héritier pour 1/7 de ses biens. Le 6 novembre de cette même année, cinq d’entre eux vendent leur part à Louise Agathe Célina épouse d’Honoré Jules Poupel, entrepreneur de transports au Havre, et à Maria Poupel épouse de Stéphane Louis Franche, ces deux derniers devenant alors propriétaires du tout pour moitié chacun. C’est à cette époque qu’Emile Alice Bienfait y implanta son étude notariale et le 18 juin 1890, il achètera le terrain et le pavillon aux deux propriétaires ci-dessus nommés. Il meurt en 1891, et c’est alors Charles Roussel, autre notaire, qui deviendra propriétaire en 1892 mais il transférera son étude notariale en 1908 rue de la République tout en continuant à résider dans son pavillon.
En bordure de la vieille route existait une enclave de terre cadastrée C3 à C7, contenant 28a 80ca. Elle appartenait à Georges Delahaye qui meurt en 1869. Elle est alors achetée par Célestine Lebreton, une riche et généreuse Cerlanguaise . Et le 17 mai 1871, le conseil municipal est informé que Mlle Lebreton se propose de faire don à la commune de St Romain « d’une maison avec terrain de la contenance de 29 ares connus sous le nom des Tonnelles ... pour faciliter l’établissement d’un hôpital-hospice » Le premier embryon de notre hôpital local était né. Le 1er juin 1871, le conseil municipal acceptera cette donation à condition de se rendre acquéreur d’une parcelle de 60 ares située à l’est et contigue à l’immeuble Lebreton appartenant à Mme Pécuchet (Il s’agit de la parcelle C8 qui doit contenir en fait 89 ares d’après le cadastre ) L’acte de donation sera signé le 8 juin 1871 [9] mais la parcelle voisine C8 ne sera acquise que vers 1881. La construction de l’hospice pouvait alors être mise à l’étude. L’hospice et le dispensaire seront inaugurés en grande pompe le 28 septembre 1890.
Le 9 novembre 1901[10], pour agrandir l’hospice, la commune achètera à la veuve Pécuchet une bande de terre plus à l’ouest cadastrée C 1 et 2 pour une contenance de 60a 45ca Céline Lebrument veuve Pécuchet meurt à Yvetot le 28 octobre 1905 laissant pour unique héritière Célina Louise Pécuchet veuve de Louis Auguste Fouard. Mais dès le 6 décembre 1905, cette héritière renonce à la succession de sa mère, succession alors dévolue à son fils Louis Joseph Auguste Fouard.
Généalogie Fouard 1. Louis Frédéric Désiré, fabricant de drap ° v 1792 ; x Claire Thimélée Drevet 11. Louis Auguste, fabricant de drap, ° Elbeuf 27.11.1814 ; y + 13.06.1870 ; x Yvetot 6.10.1851 Louise Célina Pécuchet (° Yvetot 1.07.1828) 111. Louis Joseph Auguste ° Elbeuf 2.08.1859 ; + Caudebec les Elbeuf 10.11.1949 ; x Elbeuf 15.06.1885 Emma Andrée Lenoble
Le 24 février 1919 [11] , Louis Joseph Fouard, qui avait succédé à Pompée Pécuchet à la tête de la ferme, va vendre la propriété en trois fragments : la masure et les terres situées à l’est de la route de Tancarville seront vendues à Joseph Robert et pour partie à Edmond Hauguel (voir plus bas) et les terres situées à l’ouest de cette route à Albert Leberquier . Cette partie de ferme, d’une contenance de 7 ha 21a 80ca, était exploitée, comme le reste de la ferme, par Joseph Robert, suivant un bail de 12 années qui lui avait été accordé le 3 juillet 1913 [12]. Le bail pour cette parcelle sera résilié le 1er mars 1919 [13], et cette portion de ferme sera rapidement rachetée par Emile Lemercier, quincailler, lequel se rendra acquéreur l’année suivante du pavillon de Charles Roussel et de ses dépendances. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, alors qu’il était parti habiter à Nice, il revendra le tout, terres et pavillon, à Mme veuve Pierre Cottard. La fille de cette dernière, habite toujours la propriété. Mais auparavant, M. et Mme Lemercier avaient fait don d’une parcelle de leur domaine à la commune dans les circonstances suivantes : Au cours de la dernière guerre, les habitants de Saint-Romain et leur curé l’abbé Durand avaient fait le vœu d’élever un calvaire de reconnaissance si la cité était épargnée par les bombardements. Après l’armistice, une collecte fut effectuée chez les paroissiens, et pour ériger ce monument, Monsieur et Madame Lemercier firent don d’une portion de terrain située en bordure de la route de Saint Vincent.
Le jour de l’inauguration Mais pourquoi avoir choisi cet emplacement un peu excentré et si éloigné du bourg ? Rappelons-nous qu’au sortir de la guerre on avait commencé à tracer une route qui devait relier le pont de Tancarville à la route nationale en contournant Saint-Romain par le sud (pont qui n’était à cette époque qu’à l’état de projet et qui ne sera ouvert qu’en 1959). Des milliers d’automobilistes empruntant cette rocade seraient passés au pied de notre calvaire... Las ! Le projet fut modifié et la route définitive prit la direction de Bolbec contournant Saint-Romain par l’est. Les travaux du premier projet sont encore visibles au sud de l’hôpital, de part et d’autre du CD 39 ; l’ancien tracé est maintenant utilisé à stocker divers matériaux pour les travaux de voierie.
----- Le projet de route de raccordement au pont de Tancarville
En mars 1973 [14], la commune de St Romain va se rendre acquéreur de tout l’espace compris entre la propriété Cottard au nord, l’hôpital et la vieille route au sud, la route de Lillebonne à l’est et la route de St Vincent à l’ouest. C’est un terrain de 5ha 72a 80ca que la ville va acheter aux consorts Cottard . Alors vont pouvoir commencer les constructions d’équipements culturel et sportif : piscine, Maison Pour Tous, salle de tennis, école de musique, salle polyvalente « Siroco ». Restait à aménager l’espace autour des bâtiments , mais notre monument représentait une gêne certaine. Son déplacement s’avéra indispensable. Le calvaire fut donc déposé et dressé un peu plus loin en bordure ouest de l’hôpital.
Le calvaire a été déposé et attend son transfert vers l’hôpital
Nous allons maintenant nous intéresser à la partie est de la ferme.
Après la vente de la partie ouest à Emmanuel Poupel en 1838, le reste de la ferme, soit environ 18ha 69a 90ca, va être exploité par Pierre Lebrument fils (qui a donc pris la succession de Benoît Féron) et la propriété restera occupée par Mme vve Lebrument En 1863, les époux Pécuchet cèdent à la commune un petit espace de 1a 55ca , partie de la parcelle D80, pour la réalisation du GC 39 d’Etretat à Tancarville. En 1866, la commune accepte d’acheter un terrain de 3 ares, partie de la ferme exploitée maintenant par Alexandre Bailleul, pour la construction d’un temple qui doit remplacer celui de La Remuée. Le 25.08.1869, le conseil adoptera les plans de l’édifice à construire et l’achat d’un espace plus grand que prévu, de 6a 32ca. Mais les pourparlers avec la propriétaire vont s’éterniser, la guerre (de 1870) va se déclarer, Madame Pécuchet va refuser de vendre ...
Plan de 1913 (AMSR) La ferme proprement dite avait encore belle allure. Depuis 1857, elle était exploitée par Alexandre Arcade Bailleul qui meurt en 1880. Un inventaire après décès est dressé le 2 novembre 1880 [15] « dans la ferme contenant environ 18 ha 60a appartenant à Mme Pécuchet » . Cet inventaire contenait, outre le bail de Mme Pécuchet, un bail fait par Mr Gillet pour une terre de 1ha 71a 10ca. Après Pompée Pécuchet, qui était notaire à Yvetot, c’est Auguste Louis Joseph Fouard demeurant à Elbeuf qui devient propriétaire. Il était fils de Louise Célina Pécuchet fille de Pompée et de Céline Lebrument
Généalogie Pécuchet 1. Mathieu Benoit x Autigny 4.02.1793 Dorothée Henriette Delaune 11. Louis Floréal Pompée ° Hautot le Valois 21 fl VII ; + Rouen 18.09.1863 ; x SR 9.07.1826 Céline Virginie Lebrument 111. Louise Célina x Louis Auguste Fouard 1111. Louis Joseph Auguste Fouard ° Elbeuf 2.08.1859; + Caudebec-lès-Elbeuf 10.11.1849; x Elbeuf 15.06.1885 Emma Andrée Lenoble
La ferme va continuer à être rognée en bordure de l’impasse du Temple : le 5 juillet 1913 [16] , 2000 m2 pour Charles Vatinel, bourrelier, et l'année suivante, 2577 m2 pour Henri Drony, entrepreneur de maçonnerie. En 1920, les héritiers Drony revendront 1792 m2 à Edmond Blondeau, mécanicien, et le reste soit 785 m2 à René Mollet, pharmacien.Ainsi, peu à peu, commerçants et artisans achetaient un peu de terre, proche du centre du bourg, pour construire leur habitation. Pécuchet à Yvetot, Fouard à Elbeuf, ... la ferme était toujours aux mains d’un horsain. Enfin, le 24 février 1919 [17] , elle va être achetée par un cultivateur qui va l’exploiter et l’habiter. Il s’agit de Joseph Georges Gaston Robert, fils d’Alexis Robert, qui l’exploitait déjà depuis 1895. Joseph mourra en 1939 laissant le domaine à sa veuve et à son fils Jean Joseph .
Généalogie Robert 1. Laurent Rémy x Marie Angélique Monnier 11 Alexis Eugène , cult et Md de bestiaux, ° Fécamp 3.11.1840 ; + SR 26.04.1900 ; x Pierrefiques 28.11.1868 Ernestine Armandine Lambert 111. Eugène Paul, cult, ° Epretot 3.11.1869 ; 112. Armandine Marie Madeleine ° Epretot 24.06.1871; y x 14.10.1901 Charles Pierre Mieusement 113. Angèle Florestine Albertine ° Epretot 26.02.1873; y x 3.11.1896 Edmond Anatole Lhommet 114. Joseph Georges Gaston , cult, boucher, ° Epretot 5.02.1875 ; + SR 7.12.1939 rte nat ; x Angerville 18.07.1905 Eugénie Emilienne Léontine Maletras (° Angerville 14.05.1879) 1141. Marie Thérèse ° Le Havre 1906 ; x SR 12.10.1926 Maurice René Lecompte 1142. Jean Joseph Charles, cult, ° Angerville 12.11.1910 ; x Denise Ernestine Marie Bobée (° Beuzeville 22.03.1920) 115. Leopold Honoré ° Epretot 25.10.1876 116. Gustave Henri Paul ° Epretot 22;08;1878 117. Léon Gaston ° Epretot 25.10.1879 ; 118. Jules Marcel Alfred , cult, ° Epretot 6.10.1881. X SR 27.10.1913 Madeleine Marie Lallemand 119. Charlotte Berthe Claire ° Epretot 20.12.1882; x SR 22.04.1907 Joseph Jacques Eugène Lefebvre 119a. Mathilde Gabrielle Eugénie ° Epretot 24.07.1884; x SR 25.09.1907 Ferdinand Jules Henri Vincent 119b. Armand Louis ° Epretot 15.09.1887; y + 7.09.1891 119c. Victor Charles Maurice, boucher, ° Epretot 7.01.1889 ; x SR 27.10.1913 Alice Augustine Lallemand La partie de la ferme située au sud de la rue du Temple et à l’est de la route de Lillebonne va se trouver progressivement rongée par les acquisitions successives effectuées par la ville en vue de lancer des programmes de constructions de pavillons individuels et d’immeubles d’habitation à loyers modérés. Ces terrains vont être acquis de Madame Malétras veuve de Georges Robert et de Jean Joseph Robert son fils, propriétaires de ce qui reste de la ferme.
Le premier achat, en 1959, sera le terrain cadastré C 94 (Attention, nouveau numérotage du cadastre) de 1ha 30 qui verra se construire les 19 pavillons du lotissement « Le Bois de Saint-Romain ». Viendront ensuite en 1961 la parcelle C 451 de 1ha 22a 57ca, et le 15 mai 1963, la parcelle C 457 de 1ha 48a 12ca où se construira le lotissement du « Maillon » En 1964 seront livrés les premiers appartements des « Champs verts » En 1965, le conseil municipal donnera son accord pour l’achat de la parcelle C96 de 1ha 74a. Ce terrain à l’est des champs verts Plan cadastral de 2005 deviendra le lotissement des « Frondaisons » ; 21 lots seront bâtis sur une surface de 1ha 78a 25ca. Quant à la masure proprement dite, elle verra disparaître peu à peu ses arbres et ses batiments, grignotée par les promoteurs qui élèveront des maisons individuelles en bordure de la rue du Temple et de la rue de la Chapelle.
La masure de la ferme Robert. La parcelle après urbanisation ( Cadastre napoléonien) (Cadastre de 2005)
Détail de la masure
Contenance de la masure: 2ha 13a 50ca
Mais déjà, depuis plus d’un siècle, une auberge s’était implantée dans l’angle de la cour le plus proche du bourg. En 1895, elle deviendra « hôtel de la bonne société ». Le 24 février 1919, cette parcelle va être définitivement dissociée de la ferme : Auguste Fouard vend à Edmond Aldric Hauguel une propriété comprenant : « cour dans laquelle sont édifiés :maison d’habitation à usage d’hôtel restaurant et café, salle de fêtes, deux écuries, le tout d’une contenance d’environ 56 ares ... ». Le même jour, l’acquéreur signait une promesse de bail à Eucher Henri Besne, restaurateur, lequel se rendra acquéreur de ce bien le 2 mai 1923 [18] .
Propriétaires successifs de la ferme depuis 1818 Jean Baptiste NOËL (° 1763 ; x Marie Adélaïde Bouvier) .......................[1818 ; 1819] (+) Guillaume LEBRUMENT (° 1761 ; x Rose Justine Lebrument)................... [1820 ; 1833] (+) Louis Floréal Pompée PECUCHET (° 1779 ; x Céline Lebrument)...............[1833 ; 1863] (+) Céline Virginie LEBRUMENT ( ° 1806; vve Pécuchet) ........................... [1863 ; 1905] (+) Auguste Louis Joseph FOUARD (° 1859; x Emma Lenoble).................... [1905 ; 1919] Joseph Georges Gaston ROBERT (° 1875 ; x Eugénie Malétras)...............[1919 ; 1939] (+) Jean Joseph Charles ROBERT (° 1910 ; x Denise Bobée) ...................... [1939 ; 1961 ;
Exploitants successifs de la ferme : Louis DEBREY .............................................................................. 1710; ... Jean Baptiste DELAMARE (° 1748 ; x Marie Rose Deschamps)................ 1780 ; 1807] (+) Jean Baptiste LECACHEUX ............................................................ 1813 ; 1820 ; DEVAUX ................................................................................. ; 1825] Jean Benoit FERON (° 1775 ; x Marie Françoise Leblond) .....................[1825 ; 1834] (+) Pierre Philippe LEBRUMENT (° 1799 ; x Joséphine Grieu) ..................... 1836 ; 1857] (+) Alexandre Arcade BAILLEUL (° 1822 ; x Augustine Rose) ......................1859 ; 1880] (+) Augustine Mélina ROSE (° v 1830 ; veuve Bailleul) ............................ [1880 ; 1886 ; Pierre Joseph LEBRUMENT (° 1841 ; x Catherine De Paoli) ....................[1887 ; 1892] Jean Baptiste Léopold DESCHAMPS (° 1864) .....................................[1892 ; 1892] Delphin Auguste LEMETAIS (° 1869; x Marie Gabrielle Lemaître) ............[1892 ; 1899] Eugène Alexis ROBERT (° 1840 ; x Ernestine Lambert) ........................ [1899 ; 1900] (+) Ernestine Armandine LAMBERT (° 1842; veuve Robert) ........................ [1900 ; 1911 ; Jules Marcel Alfred ROBERT (° 1881 ) ............................................... 1901 ; 1913] Joseph Georges Gaston ROBERT (° 1875 ; x Eugénie Malétras). ..............1914 ; 1938] Jean Joseph Charles ROBERT (° 1910 ; x Denise Bobée) .......................[1938 ; 1961 ;
[1] ADSM ; 1 ER 212, liasse B63 ; 1 ER 8 ; 1 ER 129 [2] Revue héraldique nobiliaire et biographique publiée sous la direction de M. Sandret ; tome 6 [3] ADSM ; 2E 91/127 ; notariat Preudhomme [4] ADSM. 2E 91/296 ; notariat Dubois [5] ADSM. 2E 91/297 ; notariat Dubois [6] ADSM. 2E 91/298 ; notariat Dubois [7] ADSM. 2E 91/308 ; notariat Dubois [8] ADSM. 2E 90/25 ; notariat Deglos [9] ADSM. 2E 90/89 ; notariat Fauvel [10] ADSM. 2E 91/459 ; notariat Brière [11] Etude notariale de l’Estuaire à St Romain; notariat Duparc [12] ibid. [13] ibid. [14] Notariat Thieullent à St Romain [15] ADSM ; 2E 90/108 ; notariat Fauvel [16] Office notarial de l’estuaire à St Romain ; notariat Duparc [ 17 ] ibid. [18] ibid.
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